Comment traduire senior et junior en français?
Senior
Dans le domaine des sports, sénior (séniore) désigne un membre d’une catégorie de sportifs ayant dépassé l’âge limite des juniors sans pour autant avoir atteint l’âge des vétérans. En français, senior (sans accent) est attesté en ce sens depuis la fin du XIXe siècle. C’est d’ailleurs seulement en ce sens que le terme, employé partout dans la francophonie, est implanté et légitimé au Québec. La forme accentuée sénior est adaptée au français et conforme aux rectifications de l’orthographe.
En anglais, senior (ou les abréviations Sr. et Snr) est une indication que l’on place après un patronyme pour distinguer le plus âgé de deux hommes qui, dans une même famille, portent le même nom. Cet usage est critiqué en français dans les ouvrages de la fin du XIXe siècle et du début du XXe siècle, mais il est consigné dans les répertoires du XXe siècle sur le français au Canada. Jugé familier ou vieilli, il fait encore aujourd’hui l’objet de critiques. On traduira senior par père (p. ex. Georges Bush père), oncle (p. ex. Jacques Villeneuve oncle) ou aîné (p. ex. M. Dupont aîné). Dans ce contexte, père, oncle et aîné s’écrivent sans majuscule.
Senior peut aussi qualifier l’appellation d’emploi ou le titre de fonction d’une personne qui occupe un rang supérieur dans une hiérarchie. En français, on utilisera plutôt premier (p. ex. premier commis, première vérificatrice) ou principal (p. ex. associé principal, réviseuse principale), ou encore en chef (p. ex. technicien en chef, rédactrice en chef), supérieur (p. ex. officier supérieur, cadre supérieure) ou haut (p. ex. haute fonctionnaire).
Lorsque senior revêt le sens de « confirmé sur le plan professionnel », on pourra, pour le traduire, recourir à des compléments comme expérimenté (p. ex. journaliste expérimenté), chevronné (p. ex. traductrice chevronnée) ou d’expérience (p. ex. ingénieur d’expérience).
En politique, senior est employé dans plusieurs pays anglophones pour parler de ministres occupant le haut de la hiérarchie. On le rendra par de premier plan (ministre de premier plan).
Dans le domaine financier, senior qualifie une créance, une hypothèque ou un créancier. En français, on emploiera prioritaire (créance prioritaire), privilégié, de premier rang ou de rang supérieur.
Senior signifie aussi « personne âgée ». En Europe francophone, on l’utilise pour parler d’une personne âgée généralement de 65 ans ou plus. Cet emploi n’est toutefois pas courant au Québec, où l’on privilégie les termes personne âgée, personne aînée, aîné ou aînée.
Junior
Dans le domaine sportif, junior (juniore) fait référence à une personne qui n’a pas atteint l’âge des séniors. Son emploi dans cette acception est attesté depuis la fin du XIXe siècle, et il est aujourd’hui répandu partout dans la francophonie.
Junior est aussi utilisé pour qualifier quelque chose qui concerne les jeunes ou qui est destiné aux jeunes. Il est attesté en ce sens dans les dictionnaires de langue française depuis les années 1970, en tant qu’adjectif invariable en genre (p. ex. littérature junior, collections juniors). Par extension, il peut désigner les jeunes ou les adolescents eux-mêmes, mais cet emploi, parfois jugé familier, est peu fréquent au Québec.
En anglais, junior (ou les abréviations Jr. et Jnr) a une fonction semblable à celle de senior : on le place après un patronyme pour identifier le plus jeune des deux homonymes d’une même famille. En français, on en trouve les premières attestations au sens de « cadet » ou de « dernier-né » dans les dictionnaires de la fin du XIXe siècle. À cette époque, il n’avait pas le sens de « fils »; il servait à distinguer le frère cadet de l’aîné, ou à désigner le plus jeune d’une famille. Aujourd’hui, l’emploi de junior pour distinguer un homme de son père ou d’un frère plus âgé est attesté dans certains ouvrages, mais il reste critiqué, et on le juge parfois familier. Ainsi, on optera plutôt pour fils (p. ex. Vladimir Guerrero fils), cadet (p. ex. Coquelin cadet) ou jeune (p. ex. Bescherelle jeune), sans majuscule. Et dans le cas de personnages historiques, c’est le jeune ou le Jeune qui suit habituellement le nom (p. ex. Pline le Jeune).
Lorsque junior sert à qualifier l’appellation d’emploi ou le titre de fonction d’une personne qui débute dans une profession, on pourra le traduire par débutant (p. ex. commis débutant, géologue débutante). Selon le contexte, il est possible de le traduire soit par peu expérimenté, de peu d’expérience ou en début de carrière, soit par stagiaire (p. ex. secouriste stagiaire) ou apprenti (p. ex. apprenti plombier, apprentie peintre).
Junior est aussi employé pour indiquer qu’une personne occupe un rang inférieur dans une hiérarchie. Dans ce cas, on le rendra par second (p. ex. second comptable), adjoint (p. ex. avocate adjointe), subalterne (p. ex. cadre subalterne) ou aide (p. ex. aide-vérificateur).
En politique, junior est utilisé pour parler de ministres qui occupent le bas de la hiérarchie ou qui assistent les ministres de premier rang. On le traduira par de second plan ou en second.
Enfin, dans le domaine financier, junior qualifie une créance, une hypothèque ou un créancier. En français, on emploiera notamment non privilégié, subordonné, de rang inférieur (créance de rang inférieur) ou de second rang.