Questions fréquentes sur les cas particuliers de doublets abrégés
-
Les textes suivis offrent suffisamment d’espace pour qu’on y utilise les doublets complets. L’emploi de ces derniers est donc recommandé. Toutefois, la rédaction épicène est souvent mise de côté au profit du masculin générique dans les contextes où l’espace est restreint (par exemple dans les tableaux, les formulaires, les publications sur des plateformes de microblogage) ainsi que dans les écrits de style télégraphique.
Par conséquent, l’Office québécois de la langue française juge que l’emploi des doublets abrégés est une option acceptable, mais seulement dans ces types de contextes.
Cet article répond aux questions le plus fréquemment posées au sujet des cas particuliers de doublets abrégés.
1. Doit-on faire précéder la parenthèse ouvrante d’une espace?
Dans les doublets abrégés, il ne faut pas séparer par une espace la finale au féminin, qui est entre parenthèses ou entre crochets, du masculin auquel elle se rattache.
- Un(e) étudiant(e) (et non : un (e) étudiant (e))
Toutefois, lorsque le féminin est exprimé par un mot ou une suite de mots autonomes, plutôt que par une finale, il est préférable de ne pas coller la parenthèse ouvrante à l’appellation au masculin.
- Conseil d’un(e) confrère (consœur)
- Expérience du (de la) chef cuisinier(-ière)
- Nomination de l’homme [la femme] d’affaires (et non : l’ [la] homme [femme] d’affaires; le [la] homme [femme] d’affaires)
Notons que l’utilisation du trait d’union devant la finale au féminin n’est indiquée que pour un seul des deux types de doublets abrégés. En linguistique, de façon générale, on utilise le trait d’union pour indiquer qu’une unité est une partie de mot (préfixe, suffixe ou radical). On ne l’utilise pas devant une lettre employée seule.
Dans le dernier exemple, la paire lexicale homme d’affaires/femme d’affaires crée une situation particulière en raison de l’élision obligatoire devant le h muet de homme. On ne peut pas faire correctement l’élision si le déterminant est séparé du mot homme. C’est ce qui explique la présence inhabituelle d’un déterminant accolé à chaque nom de la paire lexicale.
Ainsi, il convient de garder ensemble le nom et le déterminant qui le précède, au masculin et au féminin. Si le contexte s’y prête, on pourra privilégier le doublet complet (Nomination de l’homme ou de la femme d’affaires), en suivant les principes qui s’appliquent aux noms de forme complexe.
Cela dit, dans les rares cas complexes de paires lexicales intégrées dans un nom composé avec trait d’union, on collera la parenthèse ouvrante à la désignation masculine.
- Un(e) homme(femme)-grenouille (et non : un(e) homme (femme)-grenouille, où homme se trouve séparé de grenouille)
2. Peut-on utiliser des parenthèses à l’intérieur d’autres parenthèses?
Même si, de façon générale, il vaut mieux éviter de le faire, on peut, dans certains cas, ouvrir des parenthèses à l’intérieur d’autres parenthèses. En effet, si c’est le signe que l’on a adopté depuis le début du document, on pourra mettre entre parenthèses un doublet lui-même formé avec des parenthèses, par souci d’uniformité, afin que la lecture du texte en soit facilitée.
- Noms des vendeur(-euse)s (ou, en cas d’absence, des caissier(-ière)s)
- Noms des vendeur[-euse]s (ou, en cas d’absence, des caissier[-ière]s) (et non : Noms des vendeur(-euse)s (ou, en cas d’absence, des caissier[-ière]s))
3. Peut-on mettre l’appellation au féminin avant l’appellation au masculin?
Il n’est pas souhaitable de mettre l’appellation au féminin en premier, et donc de présenter la finale du masculin sous une forme abrégée. En effet, l’ajout d’une finale au masculin à une désignation complète au féminin pose des problèmes d’application : il est difficile de déterminer quel élément doit être entre parenthèses (ou entre crochets).
- Un(e) assistant(e) (et non : une (un) assistante(-ant))
- Un[e] avocat[e] (et non : une [un] avocate[-t] ou une [un] avocate[-at])
4. Peut-on mettre les deux finales – masculine et féminine – entre parenthèses?
La proposition de mettre la finale masculine ainsi que la finale féminine entre parenthèses (ou entre crochets) est difficile à appliquer.
Elle fonctionnerait relativement bien dans les cas d’alternance comme danseur et danseuse : dans(eur,euse). Toutefois, elle convient peu dans les cas d’ajout d’un e, par exemple avec client et cliente, où l’on reconnaîtSelon les rectifications de l’orthographe, on peut aussi écrire : reconnait. beaucoup moins aisément l’appellation au masculin et celle au féminin lorsque le doublet est abrégé : cli(ent,ente). Pour cette raison et par souci d’uniformité, on évitera cette façon de faire.
Par ailleurs, ce cas de figure ne semble pas répertorié ni dans la documentation ni dans l’usage. Pour en savoir davantage, consultez l’article Types de doublets abrégés.
- Ce (cette) danseur(-euse) (et non : c(e,ette) dans(eur,euse))
- Mon [ma] client[e] (et non : m[on,a] cli[ent,ente] ou m[on,a] clien[t,te])