Accord, invariabilité et genre du nom amateur

Le nom masculin amateur a pour variante féminine amatrice. Dans le souci de promouvoir la rédaction épicène et la féminisation des appellations de personnes, l’Office déconseille la forme non féminisée amateur pour désigner des femmes même si cette forme est en usage.

L’Office ne retient pas non plus la forme amateure. Cette dernière entre inutilement en concurrence avec la forme régulière amatrice déjà existante (régulière au sens de « qui suit la règle »).

Le nom amateur peut notamment désigner une « personne qui aime quelque chose, qui manifeste un goûtSelon les rectifications de l’orthographe, on peut aussi écrire : gout. marqué pour quelque chose ».

Amateur désigne également une « personne qui exerce une science, un art ou une activité par plaisir ». Son antonymeMot dont le sens est opposé à celui d’un autre. Par exemple, bonheur par rapport à malheur, froid par rapport à chaud. est professionnel.

Ce mot désigne aussi une « personne acheteuse ou acquéreuse éventuelle, notamment d’œuvres d’art ».

Finalement, le nom amateur peut désigner une « personne qui accomplit une activité ou un travail avec négligence, qui manque d’application ou de compétences ».

Lorsque le nom amateur est joint à un autre nom désignant une personne, des dictionnaires généraux le considèrent comme un adjectif invariable en genre (des musiciens amateurs, des musiciennes amateurs).

L’Office en fait une analyse un peu différente, c’est-à-dire qu’il est considéré comme un nom en apport de qualification d’un autre nom, à la manière d’un adjectif. Ainsi, il est proposé de l’accorder en genre et en nombre s’il y a lieu.

Notons cependant que le non-accord ne pourrait être considéré comme fautif. Il faut tenir compte du fait qu’il est actuellement consigné dans des ouvrages de langue souvent consultés.

Dans les dictionnaires, le nom amateur apparaîtSelon les rectifications de l’orthographe, on peut aussi écrire : apparait. rarement apposé à un autre nom désignant une chose, un regroupement, une pratique ou un sport (ex. : un court métrage amateur). Une telle construction est cependant bien présente dans l’usage.

Dans ce cas, l’Office considère amateur comme un nom en apport de complémentation d’un autre nom. Ce dernier ne s’accorde pas avec le nom auquel il se joint, car le rôle qu’il joue dans la phrase, cette fois, n’est pas entièrement comparable à celui d’un adjectif. En effet, l’emploi d’un nom en apport de complémentation est avant tout senti comme le résultat d’une réduction syntaxique : court métrage (d’)amateur, boxe (de catégorie) amateur, etc.

L’emploi du masculin amateur demeure alors approprié (désignation générale). En ce qui concerne l’accord ou non au pluriel, c’est le sens qui détermine le choix à faire.

Notons que le mot professionnel accolé à un nom qui désigne une chose, un regroupement, une pratique ou un sport est, lui, un véritable adjectif et varie ainsi en genre et en nombre, s’il y a lieu.