Les variantes orthographiques
L’orthographe des mots, qui a beaucoup varié au fil des siècles, n’a probablement jamais été aussi stable qu’elle l’est aujourd’hui. On constate toutefois encore que des mots peuvent s’écrire de plus d’une façon. Par exemple, les graphies clef et clé coexistent dans l’usage depuis longtemps.
La variation orthographique, attribuable à divers facteurs, peut être source de difficultés en français.
Différentes causes de variation
La plupart des difficultés liées aux variantes orthographiques relèvent de quelques phénomènes linguistiques, dont voici les principaux cas de figure. Les mots comportant des consonnes simples ou doubles peuvent faire hésiter, car ils ne sont pas toujours prononcés différemment (baluchon ou balluchon). Plus d’une consonne ou voyelle peut correspondre à un même son (sanscrit et sanskrit; anévrisme et anévrysme). Enfin, les emprunts à d’autres langues peuvent faire l’objet de diverses adaptations visant à les intégrer au français (yoghourt et yogourt).
Trait d’union ou soudure
La possibilité d’écrire un mot avec ou sans trait d’union entraîneSelon les rectifications de l’orthographe, on peut aussi écrire : entraine. plusieurs cas de doubles graphies. Un grand nombre de variantes orthographiques sont le résultat d’un processus de lexicalisation, l’emploi du trait d’union ou de la soudureFusion de mots différents en un seul mot. Par exemple : portefeuille, extraterrestre. étant le signe d’une lexicalisation avancée (poste clé et poste-clé, plate-forme et plateforme).
Graphies rectifiées
Les rectifications de l’orthographe de 1990 expliquent l’existence de nombreuses variantes orthographiques. L’Office québécois de la langue française considère comme correctes les graphies traditionnelles (août, eczéma, pêle-mêle) et les graphies rectifiées (aout, exéma, pêlemêle).
Liste de variantes orthographiques
Le tableau qui suit présente une liste de variantes orthographiques qui, pour la plupart, ne sont pas issues des rectifications de l’orthographe de 1990. Les variantes précédées d’un astérisque sont pour leur part conformes aux rectifications de l’orthographe. On trouve également dans ce tableau la signification des mots listés ainsi que des remarques sur certains d’entre eux. Comme la liste qui suit n’est pas exhaustive, il est conseillé, en cas de doute, de consulter un dictionnaire récent pour y vérifier les graphies consacrées.
Variantes orthographiques | Signification | Remarque |
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alaise, alèse et alèze, n. f. | « pièce de bois » |
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anévrisme et anévrysme, n. m. | « dilatation sur le trajet d’une artère » | Anévrysme figure surtout dans les textes spécialisés. |
aune et aulne, n. m. | « arbre » |
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bacchante et bacante, n. f. | « moustache » |
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bagou et bagout, n. m. | « grande éloquence » | Bagou et bagout s’écrivent sans accent circonflexe. |
baluchon et balluchon, n. m. | « petit paquet » |
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bancable et banquable, adj. | « se dit d’un effet de commerce qui peut être réescompté par une banque » |
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becqueter et béqueter, v. | « piquer avec le bec pour se nourrir » | La double graphie existe aussi pour becquée et béquée. |
bistrot et bistro, n. m. | « petit restaurant modeste » |
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bonbonne et bombonne, n. f. | « grosse bouteille servant à conserver un liquide, un gaz » |
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cacahuète, cacahouette et cacahouète, n. f. | « fruit ou graine de l’arachide » |
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cannette et canette, n. f. | « petit contenant cylindrique » |
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cariatide et caryatide, n. f. | « figure féminine soutenant une corniche sur sa tête » |
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chausse-trape, chausse-trappe et *chaussetrappe, n. f. | « piège » ou « ruse » |
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clé et clef, n. f. | « instrument servant à ouvrir et à fermer une serrure » ou « qui est essentiel » |
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cuiller et cuillère, n. f. | « ustensile de cuisine formé d’un manche et d’une partie creuse » | La double graphie existe aussi pour cuillerée et cuillérée. |
démarcage et démarquage, n. f. | « action de démarquer; son résultat » |
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égrener et égrainer, v. | « dégarnir de ses grains » | La double graphie existe aussi pour égrenage et égrainage, égrènement et égrainement, et grener et grainer. |
enraiement et enrayement, n. m. | « fait d’arrêter dans son cours » |
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et cetera, et cætera et *etcétéra, adv. | « et les autres », « et le reste » |
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gri-gri, gris-gris et grigri, n. m. | « porte-bonheur » |
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hawaïen et hawaiien, adj. hawaïenne et hawaiienne, adj. | « d’Hawaï » | La double graphie existe aussi pour le nom. |
hululer et ululer, v. | « crier, en parlant des oiseaux de nuit » | La double graphie existe aussi pour hululement et ululement. |
île, isle et *ile, n. f. | « terre entièrement entourée d’eau » | La forme isle est sortie de l’usage, mais on la trouve encore dans certains noms de lieux. |
irakien et iraquien, adj. irakienne et iraquienne, adj. | « de l’Irak » | La double graphie existe aussi pour le nom. |
khôl, khol, kohol et koheul, n. m. | « fard utilisé pour le maquillage des yeux » |
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laïc et laïque, n. m. | « qui n’est pas un religieux » ou « qui n’appartient pas au clergé » | Comme nom masculin, on peut écrire un laïc ou un laïque; comme nom féminin, on doit écrire une laïque; comme adjectif, on emploie laïque au masculin et au féminin. |
lascivité et lasciveté, n. f. | « caractère lascif » |
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lettonne et lettone, adj. | « de Lettonie » |
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lez, les et lès, prép. | « à côté de » | Ces prépositions sont sorties de l’usage, mais on les trouve encore dans certains noms de lieux. |
lys et lis, n. m. | « plante à grandes fleurs » ou « fleur » | La graphie lys est particulièrement fréquente dans fleur de lys. |
liseré et liséré, n. m. | « ruban étroit utilisé pour border un vêtement » | La double graphie existe aussi pour le verbe : liserer et lisérer. |
lisse et lice, n. f. | « série de fils sur un métier à tisser » |
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miserere et miséréré, n. m. | « psaume » ou « chant » | La forme latine miserere est invariable. La graphie francisée miséréré fait, au pluriel, misérérés. |
olographe et holographe, adj. | « écrit entièrement de la main (en parlant d’un testament) » |
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orang-outan et orang-outang, n. m. | « singe de grande taille » |
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paie et paye, n. f. | « rémunération d’un salarié » |
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paiement et payement, n. m. | « versement d’une somme d’argent » |
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paraphe et parafe, n. m. | « trait ajouté à une signature » ou « signature abrégée » | La double graphie existe aussi pour le verbe : parapher et parafer. |
poult-de-soie et pou-de-soie, n. m. | « étoffe de soie » |
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rancard et rencard, n. m. | « rendez-vous » | La double graphie existe aussi pour le verbe : rancarder et rencarder. |
rappeur et rapeur, n. m. rappeuse et rapeuse, n. f. | « personne qui compose ou chante du rap » | La double graphie existe aussi pour le verbe : rapper et raper. |
tannin et tanin, n. m. | « substance chimique d’origine végétale » |
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tartuffe et tartufe, n. m. | « personne hypocrite » |
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trimballer et trimbaler, v. | « transporter avec soi » | La double graphie existe aussi pour trimballage et trimbalage, trimballement et trimbalement, trimballeur et trimbaleur, trimballeuse et trimbaleuse. |
trucage et truquage, n. m. | « artifice cinématographique » |
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tsar, tzar et czar, n. m. | « titre porté autrefois par les souverains de certains pays » |
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tsigane et tzigane, adj. ou n. m. | « relatif à un peuple d’origine indienne qui mène une vie nomade » ou « langue parlée par ce peuple » |
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vantail et ventail, n. m. | « panneau mobile pivotant » |
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yogourt et yoghourt, n. m. | « lait fermenté sous l’action de bactéries lactiques » | La forme yaourt existe également. |