Mon, ton et son devant des mots féminins
Les déterminants possessifs singuliers de la première, de la deuxième et de la troisième personne du singulier (mon, ton et son) varient en genre selon ce qui est possédé. Au féminin, on a ainsi ma, ta et sa. Toutefois, devant un nom féminin commençant par une voyelle ou par un h muet, on emploie généralement les formes mon, ton et son.
Marques du singulier et du pluriel
Le déterminant possessifDéterminant qui exprime la possession d’une chose ou d’un être, ou encore un lien de proximité avec celui-ci. Par exemple : mon, ta, ses, notre, vos, leur.
Appelé adjectif possessif en grammaire traditionnelle. varie en personne (en fonction du possesseur), en nombre et aussi en genre, du moins lorsque le possesseur représente la première, la deuxième ou la troisième personne du singulier.
En effet, ma, ta et sa sont les formes féminines du singulier correspondant aux formes masculines mon, ton et son, alors que les déterminants mes, tes et ses sont utilisés pour le pluriel aussi bien des noms féminins que des noms masculins.
- Ma mère est allée au Danemark l’été dernier, mais mes sœurs sont restées ici.
- Ta prudence et tes hésitations sont bien compréhensibles.
- As-tu remarqué sa nouvelle robe et ses belles chaussures?
Mot féminin commençant par une voyelle ou un h muet
Lorsque le déterminant possessif précède un mot féminin qui commence par une voyelle ou par un h muetLettre h initiale d’un mot qui n’est pas prononcée et qui entraîne l’élision de la voyelle finale du mot qui précède ou la liaison avec ce dernier. Par exemple, le h dans harmonie, hiver et homme., on emploie mon, ton et son plutôt que les formes féminines ma, ta et sa. Cette substitution permet, comme l’élision des déterminants le et la, d’éviter la rencontre de deux voyelles consécutives à l’oral.
- Je te présente mon amie Nadia.
- Ton ancienne maison était plus petite que celle-ci.
- Je lui raconterai son histoire préférée.
Il y a toutefois quelques contextes dans lesquels on emploie les formes féminines régulières des déterminants possessifs devant un mot féminin commençant par une voyelle ou par un h muet. C’est le cas devant onze et ses dérivés ainsi que devant yole.
Devant hyène et ouate, l’emploi des formes masculines est facultatif; les deux formes sont alors possibles. Bref, l’emploi des formes masculines des déterminants possessifs devant un mot féminin est interdit dans les mêmes contextes que l’élision est interdite.
- Ce sera ma onzième tentative.
- Ta ouate est particulièrement douce. (ou : ton ouate)
Ancien français : élisions et vestiges
En ancien français, on n’employait pas les formes masculines des déterminants possessifs dans ce contexte; on élidait plutôt le a des formes féminines, comme on le fait aujourd’hui pour le a de la. On écrivait ainsi m’enfance pour « ma enfance ». Ce n’est qu’à la fin du XIIe siècle qu’on a commencé à recourir aux formes masculines devant les mots féminins commençant par une voyelle ou par un h muet.
Pendant quelque temps, les formes élidées m’, t’ et s’ ont été employées concurremment avec les formes masculines. Dès le XVIe siècle, cependant, les formes élidées n’étaient pratiquement plus utilisées, sauf dans les expressions figées m’amie et m’amour. On garde d’ailleurs des traces des formes élidées des déterminants possessifs dans ces deux expressions, qu’on écrit plus souvent aujourd’hui ma mie et mamours (synonyme de caresses).