Conditionnel passé et plus-que-parfait du subjonctif
Pour exprimer une conséquence d’une condition non réalisée, on peut employer le plus-que-parfait de l’indicatif pour la condition, puis le conditionnel passé pour la conséquence. Dans un style littéraire, on pourra utiliser le plus-que-parfait du subjonctif à la fois pour la condition et la conséquence; c’est d’ailleurs pourquoi ce dernier temps s’est déjà appelé conditionnel passé deuxième forme.
Plus-que-parfait de l’indicatif et conditionnel passé
Dans une phrase hypothétique comprenant une subordonnée de condition introduite par si, on emploie généralement le plus-que-parfait de l’indicatif pour exprimer une condition non réalisée dans le passé et le conditionnel passé pour exprimer une conséquence de cette condition non réalisée.
- Si j’avais compris ce qu’elle voulait dire (condition non réalisée), j’aurais réagi tout autrement (conséquence non réalisée).
- Si le film avait été plus court (condition non réalisée), il aurait probablement été moins bon (conséquence non réalisée).
Plus-que-parfait du subjonctif, en contexte littéraire
Dans la langue littéraire, on exprime parfois la même idée au moyen du modeCaractère associé au verbe et exprimant l’action ou l’état décrits par le verbe par rapport à l’intention de communication dans l’énoncé. Il y a cinq modes en français : l’indicatif, le subjonctif, l’impératif, l’infinitif et le participe. Chaque mode peut comporter plusieurs temps verbaux. subjonctif. En effet, le plus-que-parfait de l’indicatif employé pour la condition et le conditionnel passé employé pour la conséquence peuvent tous deux être remplacés par le plus-que-parfait du subjonctif dans ce contexte.
- Si j’eusse compris ce qu’elle voulait dire (condition non réalisée), j’eusse réagi tout autrement (conséquence non réalisée).
- Si le film eût été plus court (condition non réalisée), il eût probablement été moins bon (conséquence non réalisée).
Cette interchangeabilité s’explique. Le conditionnel n’existant pas en latin, c’est le mode subjonctif qui permettait d’exprimer les faits irréels et la possibilité, le mode indicatif étant réservé au probable. Le conditionnel a introduit la notion de possibilité à l’intérieur du mode indicatif et c’est généralement ce temps qu’on emploie aujourd’hui pour exprimer la conséquence d’une condition.
Puisque le plus-que-parfait du subjonctif est interchangeable avec le conditionnel passé, il s’est longtemps appelé conditionnel passé deuxième forme dans ce contexte. La majorité des grammairiens rejettent aujourd’hui cette appellation, puisqu’elle prête inutilement à confusion.