Élision avec un nom propre
On fait normalement l’élision devant un nom propre s’il commence par une voyelle ou un h muetLettre h initiale d’un mot qui n’est pas prononcée et qui entraîne l’élision de la voyelle finale du mot qui précède ou la liaison avec ce dernier. Par exemple, le h dans harmonie, hiver et homme.. C’est donc la même règle que celle qui s’applique pour les noms communs. Il existe cependant des cas dans lesquels l’élision n’est pas généralisée, n’est pas permise ou n’est pas obligatoire.
Dans quel cas l’élision n’est-elle pas généralisée?
Il y a dans l’usage une tendance à ne pas faire l’élision devant un nom propre de personne s’il est court ou s’il a une consonance étrangère (par exemple, le poste que Yves occupe, le fils de Anouk).
- le bureau d’Alexandre
- les livres d’Anne-Marie et ceux d’Alain
- les propos d’Isabelle
- le poste qu’Yves occupe (ou : que Yves occupe)
- le fils d’Anouk (ou : le fils de Anouk)
Dans quels cas l’élision n’est-elle pas permise?
Il existe deux cas qui commandent véritablement de ne pas faire l’élision.
Premièrement, on ne fait pas l’élision si le nom propre n’est représenté que par son initiale.
- sous la direction de A. Tremblay
- un film de A. Forcier
Deuxièmement, comme l’apostrophe ne peut pas se trouver en fin de ligne, on ne fait pas non plus l’élision si, par exemple sur une affiche, le nom propre et le mot qui précède ne se trouvent pas sur la même ligne.
- Sous la direction
de
Arthur Tremblay
(mais :
Sous la direction
d’Arthur Tremblay)
Dans quels cas l’élision n’est-elle généralement pas obligatoire?
L’élision est courante, mais non obligatoire, devant les titres d’œuvres.
- l’auteur d’Antigone, celui d’Au bonheur des dames (ou : de Antigone, de Au bonheur des dames)
Elle est le plus souvent facultative devant les noms d’entreprises aussi. Cependant, pour les noms d’entreprises formés d’un élément commençant par un h, il faut recourir à la même règle que celle qui s’applique normalement à cet élément, et les noms de marques de commerce qui commencent par une voyelle commandent l’élision.
- les vols d’Air Canada (ou : de Air Canada)
- les installations d’Hydro-Québec (car on dirait et on écrirait : d’hydroélectricité)
- notre tout nouveau modèle, l’Evia 3000
- la popularité de l’iNap
H aspiré ou h muet
En ce qui concerne proprement les prénoms et les noms propres commençant par un h, il faut savoir qu’il n’existe pas de règle systématique et que l’usage varie considérablement, surtout pour ce qui est des noms étrangers. Par conséquent, pour savoir si le h est aspiré ou muet, il vaut mieux consulter une grammaire complète, un dictionnaire de prononciation ou un dictionnaire de langue générale sous l’adjectif correspondant (par exemple, hongrois : de Hongrie). Dans les noms de lieux et de personnes des pays de langue germanique (allemand, anglais, néerlandais, etc.) ainsi que de ceux de langue espagnole et des pays arabes ou orientaux, c’est le h aspiré qui est en usage, mais il y a des exceptions pour les noms très connus ou d’un emploi courant.
- les livres d’Huguette, d’Hubert, d’Henri (plus courant que : de Huguette, de Hubert, de Henri. Notons toutefois la liaisonPrononciation de la consonne finale habituellement muette d’un mot avec la voyelle initiale du mot suivant, formant ainsi une syllabe. dans Saint-Hubert, Saint-Hippolyte et Saint-Hyacinthe, mais pas dans Saint-Henri.)
- le fils d’Henri IV
- une composition d’Hector Berlioz
- le règne de Hirohito
- les paysages de Hongrie
- la République d’Haïti
- les habitants de Hambourg
- les vedettes d’Hollywood (ou : de Hollywood)
- la baie d’Hudson
- la municipalité d’Hemmingford (ou : de Hemmingford)
- la Hollande