Le pronom relatif dont
Dont est sans doute le pronom relatif dont l’emploi est le plus délicat. Pour l’utiliser correctement, on doit savoir que dont « cache » toujours la préposition de; dont équivaut à de qui, de quoi, duquel, etc. Ce lien entre dont et de remonte à l’origine latine de dont, qui est de unde « d’où ».
Remplacement de l’antécédent
Comme pronom, dont remplace toujours un nom, qu’on appelle l’antécédent.
- C’est l’auteure dont je t’ai parlé. (dont remplace auteure; je t’ai parlé de l’auteure)
- Il a téléphoné au consultant dont je lui ai donné le nom. (dont remplace consultant; le nom du consultant)
- Elle a reçu un prix pour ce film dont elle est si fière. (dont remplace film; elle est si fière de ce film)
Redondance de de avec l’emploi de dont
L’existence de la préposition de « cachée » dans dont impose certaines contraintes dans l’emploi de ce pronom. Il faut en effet éviter d’utiliser dont lorsque l’antécédent, c’est-à-dire le nom que remplace dont et qui le précède immédiatement, est lui-même déjà lié à la préposition de.
On distingue ainsi trois cas de redondance de de avec l’emploi de dont.
C’est de + dont
Dont ne doit pas être utilisé avec un antécédent précédé de la préposition de. C’est le cas notamment dans une phrase principale qui commence par C’est lorsque la subordonnée est introduite par dont.
Pour éviter le pléonasme, si on emploie la préposition de devant l’antécédent dans la phrase principale, on choisit le pronom relatif que ensuite dans la subordonnée, et non pas dont. On peut aussi, tout simplement, enlever le de.
- C’est de cette voiture que j’ai envie. (ou : C’est cette voiture dont j’ai envie; et non : C’est de cette voiture dont j’ai envie)
Dont + déterminant possessif
Une autre formulation pléonastique consiste à employer un déterminant possessifDéterminant qui exprime la possession d’une chose ou d’un être, ou encore un lien de proximité avec celui-ci. Par exemple : mon, ta, ses, notre, vos, leur.
Appelé adjectif possessif en grammaire traditionnelle. dans la subordonnée relativePhrase introduite par un mot comme qui, que, quoi, où, dont, laquelle, lequel, etc., dont la fonction est de compléter un nom ou un pronom. Par exemple : il admire les gens qui sont tenaces.
Appelée proposition relative en grammaire traditionnelle. introduite par dont; il y a redondance, car ce déterminant implique lui aussi un de (sa maison = la maison de Marie).
L’emploi du déterminant défini (le, la, les) plutôt que du déterminant possessif permet d’éviter la redondance.
- J’ai parlé à ce psychologue dont tu connais la sœur. (et non : J’ai parlé à ce psychologue dont tu connais sa sœur.)
- Voilà un ouvrage dont la qualité typographique est remarquable. (et non : Voilà un ouvrage dont sa qualité typographique est remarquable.)
Dont + de, sur ou en
Dans la subordonnée relative, il faut éviter d’employer dont avec un complément introduit avec la préposition de ou avec le pronom en, qui « cache » toujours un de (cette promotion, il en est heureux = il est heureux de cette promotion).
Il faut aussi éviter d’employer dont avec un complément introduit par la préposition sur.
- Elle m’a soumis cette question, de l’importance de laquelle je doute. (et non : Elle m’a soumis cette question, dont je doute de l’importance.)
- Le ministre duquel (ou : de qui) j’avais écrit le texte de l’allocution a été retenu à Québec. (et non : Le ministre dont j’avais écrit le texte de l’allocution a été retenu à Québec.)
- Il m’a vanté cet ordinateur dont il est très satisfait. (et non : Il m’a vanté cet ordinateur dont il en est très satisfait.)
- Les membres du comité, dont je connais la plupart, viennent des régions. (et non : Les membres du comité, dont j’en connais la plupart, viennent des régions.)
- L’entreprise sur le site de laquelle figure cette promotion est établie à Montréal. (et non : L’entreprise dont cette promotion figure sur le site est établie à Montréal.)
Correction syntaxique
En tout temps, lorsqu’on emploie dont, on doit veiller à respecter la correction syntaxique de toute la phrase.
- J’aimerais bien savoir ce dont il s’agit. (et non : ce qu’il s’agit)
- Avez-vous les documents dont nous avons besoin? (et non : que nous avons besoin, ni : que nous avons de besoin)
- Précisez-nous ce dont vous avez besoin. (et non : ce que vous avez besoin, ni : ce que vous avez de besoin)
- D’après la façon dont la situation a été décrite, il n’y a pas lieu de s’inquiéter. (et non : la façon que)