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gdt Chronique terminologique La chronique terminologique synthétise des informations concernant, par exemple, la traduction de certains termes anglais ayant plusieurs sens. Elle peut aussi aborder les relations entre des termes désignant des concepts similaires.

Des standards hors norme

Le nom standard, employé en français depuis le XVIIe siècle, a comme sens le plus courant celui de « type, modèle, norme de fabrication d’un produit ». Bien que standard soit fréquemment défini comme une norme, standard et norme ne sont pas toujours interchangeables en langue de spécialité.

Origines du mot standard

Les origines de standard remontent à l’ancien français estandart, issu du francique standhard « inébranlable », qui désignait le drapeau de guerre d’une armée. Plusieurs formes ont longtemps coexisté (estandart, estendart, estandard, estendard, étendart, étendard) avant que l'usage ne se fixe sur la graphie étendard, forme sous laquelle le mot est toujours employé aujourd’hui.

C’est à estandart (sous l’une ou l’autre de ses formes) que l’anglais emprunte la forme standard, d’abord avec le même sens. Par analogie avec l’étendard militaire servant de point de ralliement aux troupes, standard acquiert en anglais plusieurs sens étendus dont l’idée centrale est toujours celle de modèle, d’exemple, de point de référence. C’est dans certains de ces nouveaux sens que standard passe en français, le mot constituant désormais un emprunt à l’anglais malgré ses origines françaises.

Standard et norme : parfois synonymes, mais pas dans tous les contextes

Vers la fin du XIXe siècle, standard commence à être employé en français au sens de « type, modèle d’un produit ». Ce sens est proche de celui de norme, qui signifiait, également depuis la seconde moitié du XIXe siècle, « règle fixant les conditions d’exécution d’un objet ou de réalisation d’un produit dont on veut assurer l’interchangeabilité ». Le domaine qui allait émerger autour de telles règles est donc nommé normalisation en français, et standardization en anglais; les règles elles-mêmes constituent des normes, et les produits conformes à ces normes sont dits normalisés.

Dans l’usage des spécialistes de la normalisation, on considère généralement qu’une norme ne peut émaner que d’un organisme de normalisation, soit une entité investie officiellement de la responsabilité de formuler des normes, comme l’Association canadienne de normalisation (Groupe CSA), l’Association française de normalisation (AFNOR) ou l’Organisation internationale de normalisation (ISO). Toutefois, il existe également des ensembles de règles qui sont adoptées, à la manière d’une norme, comme cadre de référence par plusieurs des acteurs d’un même domaine d’application, mais qui proviennent du secteur privé plutôt que d’un organisme de normalisation, notamment dans les domaines de l’informatique et des télécommunications. En français, certains auteurs ont proposé de spécialiser l’emploi de standard pour désigner de tels documents de référence, afin de les distinguer des normes. En anglais, où il ne semble pas exister d’autre terme pouvant s’employer dans un sens semblable à celui de standard, on emploie parfois de facto standard en ce sens (et de jure standard pour les normes, si la précision est nécessaire). Toutefois, la distinction entre norme et standard (et en anglais, entre de facto standard et de jure standard) n’est pas présente dans toutes les sources. En outre, la majorité des dictionnaires usuels considèrent standard comme synonyme de norme en langue courante.

Autres emplois et dérivés de standard

Mentionnons enfin que le nom standard peut également désigner, par extension, le modèle adopté par un groupe de personnes, comme dans standard de vie; toutefois, cette expression est employée pour désigner plus particulièrement le niveau de vie auquel on aspire, et est déconseillée comme synonyme de niveau de vie. Standard désigne aussi, en téléphonie, le système permettant de mettre en relation différents interlocuteurs dans un réseau; on trouve aussi le dérivé standardiste pour désigner la personne responsable d’assurer le service d’un tel système. En musique, standard désigne un morceau connu d’un genre fréquemment repris par divers interprètes (standard de jazz), et en zoologie, la description détaillée des caractéristiques physiologiques d’une race d’animaux.

Dans son emploi adjectival, le mot standard qualifie un produit conforme à un type ou à une norme et, plus particulièrement, conforme au type le plus courant, habituel (logiciel standard, définition standard); on trouve aussi le dérivé standardisation pour désigner l’action de réduire une gamme de production à un nombre restreint de tels modèles, et standardiser comme verbe correspondant. Au sens figuré, l’adjectif standard qualifie ce qui est sans distinction, sans originalité. En linguistique, il qualifie ce qui est représentatif de l’usage le plus habituel d’un groupe de locuteurs (langue standard, français standard). Notons par ailleurs que certaines sources le considèrent comme invariable (des produits standard), et d’autres comme variable en nombre (des produits standards). Bien que l’invariabilité soit admise, la graphie variable en nombre, par ailleurs conforme aux rectifications de l’orthographe, est préférable.

De l’étendard militaire à l’ensemble de règles dont l’influence est assimilée à celle d’une norme, standard illustre de façon exemplaire l’évolution du lexique français.

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