Prononciation de la lettre a
Les mots patte [pat]pat et pâte [pɑt]pat se prononceraient de façon identique, si ce n’était de la prononciation de la voyelle a. Le français distingue en effet deux a : le a postérieur [ɑ], comme dans pâte, qui se prononce la masse linguale portée vers l’arrière, et le a antérieur [a], comme dans patte, qui se prononce la masse de la langue portée vers l’avant de la bouche.
A postérieur
Le a est généralement postérieur lorsqu’il termine un mot, comme dans Canada ou mât, ou encore lorsqu’il s’agit d’une voyelle longue, comme dans retard ou passé.
Notons que les mots grammaticaux tels que à, la, ma, sa ou ta, sans doute parce qu’ils sont étroitement liés aux mots qu’ils accompagnent, sont toujours prononcés avec un a antérieur, même si le a est à la toute fin du mot.
A antérieur
Dans la plupart des cas où le a ne termine pas le mot et n’est pas une voyelle longue, le a est antérieur.
Un peu d’histoire
En Europe, beaucoup de francophones ne différencient à peu près plus l’une de l’autre les voyelles a postérieur [ɑ] et a antérieur [a] et réalisent, la plupart du temps, des a antérieurs. La distinction entre les deux a, qui avait cours à Paris jusqu’au XIXe siècle, mais qui s’est estompée depuis, est demeurée bien vivante dans le français parlé au Québec.