Les voyelles phonétiques
On compte 16 voyelles phonétiques en français. Chacune d’entre elles est représentée par un symbole différent dans l’alphabet phonétique international (API). Les voyelles correspondent aux sons produits par l’écoulement libre de l’air dans la cavité buccale; ce passage de l’air sans obstruction est ce qui distingue fondamentalement les voyelles des consonnes.
Voyelles phonétiques du français
- [i] il, vie, lys [il, vi, lis]il, vi, liss
- [e] blé, nager, été [ble, nɑʒe, ete]blé, na-jé, é-té
- [ɛ] paix, bleuet, persil, baleine [pɛ, bløɛ, pɛʀsi, balɛn]pè, bleu-è, pèr-si, ba-lènn
- [a] table, patte, moral [tabl, pat, mɔʀal]tabl, pat, mo-ral
- [ɑ] bas, pâte, drap, éclat [bɑ, pɑt, dʀɑ, eklɑ]ba, pât, dra, é-kla
- [ɔ] mort, anglophone, rhum [mɔʀ, ãglɔfɔn, ʀɔm]mor, an-glo-fonn, rom
- [o] dos, aube, eau, rôle [do, ob, o, ʀol]do, ob, o, rôl
- [u] roue, coût [ʀu, ku]rou, kou
- [y] nue, têtu [ny, tɛty]nu, tè-tu
- [ø] bleu, vœu, jeûne [blø, vø, ʒøn]bleu, veu, jeûnn
- [œ] beurre, meuble, œuf [bœʀ, mœbl, œf]beur, meubl, euf
- [ə] le, denier, menuet [lə, dənje, mənɥɛ]le, de-nié, me-nuè
- [ẽ] matin, plein, main [matẽ, plẽ, mẽ]ma-tin, plin, min
- [ã] rang, dent, temps, ambre [ʀã, dã, tã, ãbʀ]ran, dan, tan, anbr
- [ɔ̃] bon, nombre [bɔ̃, nɔ̃bʀ]bon, nonbr
- [œ̃] lundi, défunt, humble [lœ̃di, defœ̃, œ̃bl]lun-di, dé-fun, unbl
Les symboles [ã] et [ẽ], habituels dans les ouvrages spécialisés, sont employés dans la BDL pour transcrire les voyelles nasales an et in, et ce, afin de représenter plus fidèlement la prononciation québécoise. Ces voyelles sont autrement représentées par les symboles [ɑ̃] et [ɛ̃] dans l’API, ce qui correspond davantage à une prononciation européenne.
Le français compte également trois semi-voyelles ([j], [w] et [ɥ]), qu’on appelle aussi semi-consonnes. Celles-ci présentent certaines caractéristiques qui sont propres aux voyelles, et d’autres qui sont plutôt propres aux consonnes.
Distinguer les voyelles phonétiques des voyelles graphiques
Les voyelles phonétiques sont différentes des voyelles graphiques; ces dernières ne sont d’ailleurs qu’au nombre de 6 : a, e, i, o, u et y.
Les voyelles phonétiques ne représentent toujours qu’un seul son. Au contraire, les voyelles graphiques, utilisées seules ou regroupées, peuvent exprimer à l’écrit des sons différents. Il y a donc souvent plus d’une façon de transcrire un son : par exemple, le son [o] peut s’écrire avec les voyelles graphiques o, au, eau. Ainsi, le mot eau est formé à l’écrit des trois voyelles graphiques e-a-u, mais est transcrit phonétiquement par le symbole [o], qui représente l’unique son effectivement prononcé. De même, le mot hautaine, [otɛn]o-tèn, comporte 5 voyelles graphiques, a-u-a-i-e, mais seulement 2 voyelles phonétiques, [o-ɛ].