L’assimilation des consonnes
L’assimilation des consonnes, c’est-à-dire le changement de leur prononciation sous l’influence d’un autre phonèmeReprésentation abstraite, générale, d’un son du langage. Chaque langue possède un ensemble de phonèmes qui lui est propre. Le français compte 36 phonèmes. Par exemple : /k/ comme dans cou, /g/ comme dans goût, /u/ comme dans vous, /y/ comme dans vue., peut donner lieu à trois modifications articulatoires : le voisement, le dévoisement et la nasalisation.
Quelques traits articulatoires
On appelle consonnes sourdes ou dévoisées les consonnes dont l’articulation se fait sans la vibration des cordes vocales, et consonnes sonores ou voisées, celles dont l’articulation implique au contraire cette vibration.
On appelle consonnes nasales les consonnes dont l’articulation implique le passage de l’air dans la cavité nasale : en français, on trouve les consonnes nasales [m] (moi), [n] (nid) et [ɲ] (agneau). Lorsque l’articulation des consonnes implique uniquement un écoulement de l’air par la bouche, on parle plutôt de consonnes orales.
Voisement
Le voisement résulte de l’influence d’une consonne sonore sur une consonne sourde, qui se transforme alors en une consonne sonore.
- communisme [kɔmynizm] (ko-mu-nizme) plutôt que [kɔmynism] (ko-mu-nisme) : le son [s] est devenu [z], consonne sonore correspondante, sous l’influence du son [m], qui est sonore.
- sac vert [sagvɛʀ] (sag-vert) plutôt que [sakvɛʀ] (sac‑vèr) : le son [k] est devenu [g], phonème sonore correspondant, sous l’influence du son [v], qui est sonore.
Dévoisement
Le dévoisement est le phénomène contraire du voisement; c’est la transformation d’une consonne sonore en une consonne sourde, sous l’influence d’une autre consonne sourde.
- observation [ɔpsɛʀvasjɔ̃] (op-ser-va-sion) plutôt que [ɔbsɛʀvasjɔ̃] (ob-sèr-va-sion) : le son [b], qui est sonore, est devenu sourd sous l’influence du son [s], qui est sourd.
- cheval [ʃfal] (chfal) plutôt que [ʃəval] (che‑val) : le son [v], qui est sonore, est devenu [f], phonème sourd correspondant, sous l’influence du son [ʃ], qui est sourd.
Nasalisation
La nasalisation consiste à transmettre le trait de nasalité d’une consonne nasale à une consonne orale, qui devient par le fait même une consonne nasale.
- mademoiselle [manmwazɛl] (mann-moi-zel) plutôt que [madmwazɛl] (mad-moi-zèl) : le son [d], consonne orale, est devenue la nasale [n] sous l’influence du son [m] qui suit.
- lendemain [lãnmẽ] (lan-n-min) plutôt que [lãdəmẽ] (lan-de-min) : le son [d] est devenu [n], consonne nasale, sous l’influence du son [m].