Le subordonnant
Un subordonnant est un mot qui permet d’intégrer une phrase dans une autre, ou encore dans un groupe de mots. Il peut s’agir notamment d’un pronom relatif ou d’une conjonction de subordination.
Qu’est-ce qu’un subordonnant?
Le subordonnant est un mot, simple ou composé, que l’on place au début d’une phrase syntaxiquePhrase qui contient obligatoirement un sujet et un groupe verbal en fonction prédicat.
Appelée proposition en grammaire traditionnelle. afin de l’enchâsser dans une autre phrase syntaxique autonomePhrase qui ne dépend pas d’une autre phrase.
Appelée proposition indépendante en grammaire traditionnelle. ou dans un groupe syntaxiqueGroupe de mots ayant un élément central (nom, adjectif, verbe, etc.), qui joue un rôle dans la phrase ou par rapport à un autre groupe de mots. Par exemple : groupe nominal, groupe adjectival, groupe verbal.. On appelle cet enchâssement subordination, et phrase subordonnée ou subordonnée la phrase ainsi jointe. La phrase subordonnée perd alors son autonomie et devient syntaxiquement dépendante de la phrase ou du groupe qu’elle intègre. Autrement dit, une phrase subordonnée ne peut être employée seule.
- Il a réagi avec diplomatie, comme il le fait toujours. (La phrase subordonnée comme il le fait toujours est enchâssée dans la phrase autonome Il a réagi avec diplomatie, de laquelle elle dépend syntaxiquement.)
- Son frère espère que tout s’arrangera bientôt. (La phrase subordonnée que tout s’arrangera bientôt est enchâssée dans le groupe verbal espère, duquel elle dépend syntaxiquement.)
Les subordonnants peuvent appartenir à différentes classes de mots : pronom relatif, conjonction de subordination, ou encore adverbe, déterminant et pronom interrogatif. La classe varie en fonction du type de phrase subordonnée qui est introduite.
Le terme subordonnant, issu de la grammaire actuelle, ne désigne ni une classe de mots (comme nom, adverbe ou préposition) ni une fonction syntaxique (comme sujet, complément direct ou attribut), les subordonnants remplissant essentiellement un rôle syntaxique.
Pronom relatif introduisant une subordonnée relative
En plus de permettre la subordination, les pronoms relatifs subordonnants remplissent aussi une fonction syntaxique (sujet, complément direct, complément indirect, complément du nom, etc.) dans la subordonnée qu’ils introduisent, que l’on appelle subordonnée relative. En outre, ils sont des pronoms de reprise, c’est-à-dire qu’ils remplacent une phrase ou un groupe énoncé précédemment (ce que l’on appelle un antécédent).
- Son client pourra acheter cette maison qui l’enchante tant. (Le pronom relatif qui est le sujet du verbe enchanter; il reprend le groupe nominal cette maison.)
- Le courage que cet enfant a montré devrait nous servir de modèle. (Le pronom relatif que est le complément direct du verbe montrer; il reprend le groupe nominal le courage.)
- La directive à laquelle tu te réfères n’est plus en vigueur. (Dans le groupe prépositionnel à laquelle, complément indirect du verbe se référer, le pronom relatif laquelle reprend le groupe nominal la directive.)
Conjonction de subordination introduisant une subordonnée complément de phrase, complétive ou corrélative
Les conjonctions de subordination, contrairement aux pronoms relatifs, n’ont pas de fonction syntaxique dans la subordonnée; elles ne font que l’introduire. Elles peuvent toutefois jouer un rôle sémantique dans certains cas.
Phrase subordonnée complément de phrase
Dans une phrase subordonnée complément de phrasePhrase introduite par un mot comme quand, parce que, afin de, etc., dont la fonction est de compléter le sens d’une autre phrase. Par exemple : je t’écris dès que j’ai le temps.
Appelée proposition circonstancielle ou subordonnée circonstancielle en grammaire traditionnelle., les conjonctions de subordination expriment la relation logique qui existe entre la subordonnée et la phrase qui l’intègre : temps, cause, but, condition, concession, conséquence, etc. C’est pourquoi on les appelle aussi marqueur de relation.
- Peux-tu imprimer ces documents pendant que je prépare la salle de réunion? (La conjonction pendant que introduit la subordonnée pendant que je prépare la salle de réunion et exprime une relation de temps.)
- Vous pouvez partir trente minutes plus tôt étant donné que le train est souvent en avance. (La conjonction étant donné que introduit la subordonnée étant donné que le train est souvent en avance et exprime une relation de cause.)
- Lina remplacera Romane demain afin que celle-ci puisse aller à son rendez-vous. (La conjonction afin que introduit la subordonnée afin que celle-ci puisse aller à son rendez-vous et exprime une relation de but.)
- Il signera le contrat si la clause de confidentialité est ajoutée. (La conjonction si introduit la subordonnée si la clause de confidentialité est ajoutée et exprime une relation de condition.)
- Il faut rédiger une nouvelle proposition même si l’échéancier est court. (La conjonction même si introduit la subordonnée même si l’échéancier est court et exprime une relation de concession.)
- Sa collègue a modifié son texte au point qu’elle ne le comprend plus. (La conjonction au point que introduit la subordonnée au point qu’elle ne le comprend plus et exprime une relation de conséquence.)
Phrase subordonnée complétive
La conjonction de subordination, généralement que, ne joue aucun rôle sémantique dans une phrase subordonnée complétivePhrase souvent introduite par que, dont la fonction est généralement de compléter un verbe, un nom ou un adjectif. Par exemple : j’aimerais que nous habitions ensemble.
Appelée proposition complétive en grammaire traditionnelle., ne servant qu’à marquer l’enchâssement.
- L’idée que ses amis resteraient eux aussi la réconfortait. (La conjonction que introduit la subordonnée que ses amis resteraient eux aussi, complément du nom idée, sans rapport de sens.)
- Je suis étonné que vous ayez tous et toutes aimé ce film! (La conjonction que introduit la subordonnée que vous ayez tous et toutes aimé ce film, complément de l’adjectif étonné, sans rapport de sens.)
- Elle expliqua que tout cela n’était qu’un malentendu. (La conjonction que introduit la subordonnée que tout cela n’était qu’un malentendu, complément direct du verbe expliquer, sans rapport de sens.)
Phrase subordonnée corrélative
La phrase subordonnée corrélative s’articule autour d’un adverbe corrélatif de degré, et elle est introduite par une conjonction de subordination, la plupart du temps que. Elle est enchâssée dans un groupe syntaxique, pour exprimer notamment une conséquence ou une comparaison.
- La stagiaire a tellement fait bonne impression que la direction lui a offert un poste. (Tellement… que exprime ici une conséquence.)
- Les frais de mise en marché sont plus élevés que ce que nous avions prévu. (Plus… que exprime ici une comparaison.)
Adverbe, déterminant et pronom interrogatifs introduisant une subordonnée complétive interrogative ou exclamative
Lorsqu’une subordonnée complétive est de type interrogatifPhrase qui se termine par un point d’interrogation et qui sert à poser une question. Par exemple : qui est là? ou exclamatifPhrase qui se termine par un point d’exclamation et qui sert à exprimer avec intensité une émotion, une idée. Par exemple : que c’est beau!, le subordonnant peut être un déterminant interrogatif (quel, quelle, quels et quelles), un pronom interrogatif (qui est-ce qui, lequel, auquel, duquel, etc.) ou un adverbe interrogatif (combien, comment, où, pourquoi, quand, etc.).
- Je pense savoir quelles questions seront à l’examen.
- La princesse se demande lequel des chevaliers remportera le tournoi.
- Tu ne peux t’imaginer combien ta présence va me manquer!