La virgule et les subordonnées relatives déterminatives et explicatives
Il existe deux types de subordonnées relatives : la subordonnée relative déterminative (sans virgule) et la subordonnée relative explicative (encadrée de virgules).
Subordonnée relative déterminative
On n’emploie pas de virgule devant les subordonnées relatives déterminatives (ou restrictives). En effet, la relative déterminative est indispensable au sens de la phrase; sa suppression en modifierait profondément le message. En d’autres mots, la relative déterminative limite le sens de l’antécédent.
- Les maisons neuves qui avaient été détruites par les inondations ont été reconstruites un an plus tard.
(L’information qui avaient été détruites par les inondations est ici essentielle, car si on la supprime, la phrase perd de son sens : Les maisons neuves ont été reconstruites un an plus tard.) - Les euros que je lui avais procurés à la banque n’ont pas été acceptés par le gérant de l’hôtel.
(L’information que je lui avais procurés à la banque est essentielle : il avait des euros autres que ceux de la banque, et ces derniers ont été acceptés.)
Subordonnée relative explicative
Les subordonnées relatives explicatives (ou non déterminatives, ou qualificatives), quant à elles, sont écrites entre deux virgules, ou entre une virgule et un point final, pour les séparer de la phrase principale. En effet, la relative explicative n’est pas indispensable au sens de la phrase; sa suppression ne modifie pas vraiment le message. Cette subordonnée explique le sens de l’antécédent en apportant un complément d’information.
- Nous vous remercions pour votre commentaire, qui est tout à fait pertinent.
(Si l’on supprime la relative qui est tout à fait pertinent, le message n’est pas modifié.) - Le rapport annuel de l’entreprise, dont nous avons obtenu un exemplaire hier, est truffé d’erreurs de français.
(En contexte, l’information dont nous avons obtenu un exemplaire hier n’est pas indispensable au sens de la phrase.) - Les euros, que je lui avais procurés à la banque, n’ont pas été acceptés par le gérant de l’hôtel.
(Tous les euros provenaient de la banque et aucun n’a été accepté.)
À l’oral, la subordonnée relative explicative est caractérisée par une légère pause avant et après, et par une baisse de l’intonationVariation dans la hauteur de la voix quand une personne parle. Par exemple, l’intonation montante finale dans la phrase Que voulez-vous? signale une question..
Place de la subordonnée relative
Par ailleurs, dans la mesure du possible, il convient de placer la subordonnée relative immédiatement après son antécédent de manière à éviter toute confusion. S’il est impossible de le faire, et que l’ajout de la virgule devant le subordonnantMot ou groupe de mots invariable dont le rôle est de lier une phrase subordonnée à une autre phrase ou à un groupe de mots dont elle dépend, et d’indiquer la nature du lien qui les unit. Par exemple : qui, quand, afin que, au point que. ne suffit pas à résoudre l’ambiguïtéSelon les rectifications de l’orthographe, on peut aussi écrire : ambigüité., il est parfois avantageux de reformuler la phrase.
- Nous soumettrons ce cas au père de l’élève, qui prendra la décision.
- Julien avait emprunté la voiture de sa grand-mère, qui venait d’être réparée.
(La phrase pourrait être reformulée : La voiture de la grand-mère de Julien venait d’être réparée et celui-ci l’avait empruntée.)
Incidence de l’emploi de la virgule sur le sens de la phrase
Enfin, les deux phrases suivantes montrent la différence de sens que permet la présence ou non de la virgule double.
- Les deux candidats, qui ont réussi l’examen, seront embauchés.
(La subordonnée relative placée entre virgules est dite explicative puisqu’elle apporte une explication : Les deux candidats, parce qu’ils ont réussi l’examen, seront embauchés.) - Les deux candidats qui ont réussi l’examen seront embauchés.
(La subordonnée relative qui ont réussi l’examen détermine le nom candidats comme le ferait un adjectif complément du nomFonction syntaxique exercée par un mot ou un groupe de mots qui vient compléter ou préciser le sens du nom auquel ce mot ou ce groupe est lié. Par exemple : la maison rouge, la visite de mes parents, le lac Témiscouata, le roman que j’ai lu.
Sont regroupées sous le terme complément du nom les notions d’« épithète », d’« apposition » et de « complément déterminatif » en grammaire traditionnelle., par exemple les candidats bilingues : il n’y a que deux candidats qui ont réussi l’examen et ils seront embauchés.)