L’emprunt déconseillé drabe
L’emploi de l’adjectif drabe est déconseillé en français; il s’agit d’un emprunt intégral, avec adaptation graphique par l’ajout du -e final, à l’anglais drab. On l’utilise parfois pour désigner quelque chose de banal, de morne, d’ennuyant, ou encore pour désigner quelque chose d’une couleur terne. Plusieurs équivalents français peuvent remplacer drabe, selon le contexte.
Drabe, au sens de « monotone » ou d’« ordinaire »
Les adjectifs banal, ennuyant, ennuyeux, fade, maussade, médiocre, monotone, morne, ordinaire, plat, quelconque, terne et triste remplaceront avantageusement drabe, selon les contextes.
- J’ai vu un film particulièrement ennuyant, hier soir. (et non : un film particulièrement drabe)
- La mise en scène de la pièce était quelconque. (et non : était drabe)
- Rébecca refuse d’acheter une maison dans ce quartier qu’elle trouve morne. (et non : dans ce quartier qu’elle trouve drabe)
- Leur vie était monotone jusqu’à ce qu’ils se découvrent une passion pour le saut en parachute. (et non : Leur vie était drabe)
Lorsqu’on parle du temps, on peut utiliser l’adjectif gris.
- Quelle journée grise, il pleut sans cesse! (et non : Quelle journée drabe)
Lorsqu’il est question d’une personne, l’emploi de insignifiant est possible. L’adjectif anonyme peut aussi convenir dans d’autres contextes, de même que des formules commençant par sans (sans éclat, sans vie, etc.).
- Ce personnage du roman m’a semblé plutôt insignifiant. (et non : plutôt drabe)
Drabe, au sens de « de couleur terne »
On a d’abord employé drabe en français pour qualifier ce qui est de couleur beige ou grise. Cet emploi est moins courant aujourd’hui, mais c’est là un autre sens de l’anglais drab. Il est donc aussi déconseillé d’employer drabe dans ce sens; on le remplacera par beige, gris ou grisâtre, ou encore par une expression comme de couleur terne.
- Les murs de son bureau sont beiges. (et non : les murs de son bureau sont drabes)
- Jean porte souvent des vêtements de couleur terne. (et non : des vêtements drabes)