Meilleur avant : emplois corrects et déconseillés
Au Canada, conformément au Règlement sur les aliments et drogues (RAD), on doit apposer sur un produit la mention meilleur avant (ou, parfois, employez avant) pour indiquer sa date limite de conservation. Dans la langue courante, on remplacera meilleur avant par des formulations plus claires et plus conformes syntaxiquement.
Par quoi remplacer meilleur avant dans la langue courante?
Si les commerçants n’ont pas le choix de se conformer au RAD, on gagnera, dans la langue courante, à employer d’autres formulations : date de péremption, date limite de consommation, durée de conservation, date limite de conservation, date de durabilité minimale.
- Avant d’acheter ton yogourt, avais-tu vérifié la date de péremption?
- La date limite de consommation est bien visible sur l’étiquette.
- Lorsque la durée de conservation est dépassée, il vaut mieux jeter le produit.
Meilleur avant, emploi admis dans le commerce
Lorsqu’un produit préemballé a une durée de conservation de 90 jours ou moins et qu’il est emballé ailleurs que sur les lieux de vente au détail, l’étiquette d’un produit vendu au Canada doit mentionner la date limite de conservation, qu’on appelle couramment date de péremption.
En vertu du Règlement sur les aliments et drogues (RAD), cette date limite de conservation doit s’exprimer par la mention meilleur avant (en anglais : best before) ou, dans certains cas particuliers, employez avant (en anglais : use by); elle précise l’année au besoin, ensuite le mois et le jour.
Selon le RAD, la mention meilleur avant indique la date au-delà de laquelle la durée de conservation du produit prend fin.
Ambiguïté inhérente au comparatif elliptique
Dans les faits, certains produits sont encore consommables après la date accolée à la mention meilleur avant, et il revient donc au consommateur de juger de l’état du produit. En d’autres termes, il n’y a pas de distinction clairement établie entre les produits qu’il faut jeter et ceux que l’on peut encore consommer après la date de péremption indiquée.
Cette ambiguïtéSelon les rectifications de l’orthographe, on peut aussi écrire : ambigüité. s’exprime dans l’expression meilleur avant, qui est calquée de l’anglais best before. Alors qu’il est très courant en anglais de recourir au comparatif elliptique, c’est-à-dire un comparatif exprimé sans que l’autre terme de la comparaison soit précisé, il est plus idiomatique en français – et plus précis – de recourir à un positif lorsque les deux termes de la comparaison ne sont pas explicités (par exemple bon au lieu de meilleur si l’on ne précise pas meilleur que quoi). Ainsi, il aurait été préférable, pour des besoins de clarté et de correction syntaxique, de formuler autrement la mention relative à la date limite de conservation, par exemple : Bon jusqu’au, À consommer jusqu’au…, À consommer de préférence avant…
Mentions en usage en Europe
Fait à noter, en Europe, on établit une distinction claire entre deux types de dates de péremption. La date limite de consommation, qui s’exprime sur l’emballage par la mention À consommer jusqu’au…, précise le délai au-delà duquel un produit ne doit plus être consommé en raison du danger qu’il présenterait pour la santé. Les produits visés par la date limite de consommation sont des produits très périssables tels que la viande hachée ou le yogourt. La date de durabilité minimale, annoncée par la mention À consommer de préférence avant…, indique pour sa part la date au-delà de laquelle un produit perd certaines de ses propriétés nutritionnelles ou organoleptiques sans toutefois que sa consommation nuise à la santé. La date de durabilité minimale s’applique aux produits peu ou moyennement périssables, par exemple les conserves et les boissons surgelées.