Le trait d’union comme lien grammatical
Le trait d’union est utilisé pour marquer le lien grammatical étroit qui unit certains éléments : pour marquer l’inversion du verbe et du pronom sujet, pour unir le pronom personnel complément au verbe conjugué à l’impératif, pour unir le déterminant indéfini même et le pronom personnel qui le précède, pour unir ci ou là au pronom démonstratif ou au nom précédé d’un déterminant démonstratif ou encore pour indiquer une relation logique entre deux mots.
Phrases interrogatives et incises
Le trait d’union est notamment employé pour marquer l’inversion du verbe et du pronom sujet dans les phrases interrogatives et dans les incises.
- Est-ce nécessaire d’assister à cette réunion?
Dans ces contextes, le verbe et le pronom de troisième personne (il, elle et on) sont parfois séparés par un t euphonique, aussi appelé t analogique, qui est lui-même placé entre deux traits d’union : c’est le cas lorsque le verbe se termine par un -e muet ou par un -a, ou avec les verbes vaincre et convaincre. Pour en savoir davantage, vous pouvez consulter l’article Emploi du t euphonique.
- Sera-t-il prêt pour sa présentation de demain?
- « Bon anniversaire! », s’écrièrent-ils tous en cœur.
- Jamais, au grand jamais, ajouta-t-elle, je n’aurais refusé un tel marché.
Verbe à l’impératif
Le trait d’union unit également le pronom personnel complément, qu’il soit complément direct ou indirect, au verbe conjugué à l’impératifMode exprimant un ordre, un souhait ou un conseil. Par exemple, pour le verbe entrer : entre! entrons! entrez!, à la forme affirmative.
- Repose-toi bien en fin de semaine.
Si l’impératif est employé avec deux pronoms, celui qui est complément direct se place immédiatement après le verbe, suivi du pronom complément indirect.
Il y a un trait d’union entre le verbe et les pronoms.
- Dites-le-moi le plus tôt possible.
Même précédé d’un pronom personnel
Le trait d’union apparaîtSelon les rectifications de l’orthographe, on peut aussi écrire : apparait. également entre le déterminant indéfiniDéterminant qui introduit un nom désignant une réalité qui est imprécise, qui n’est pas connue dans le contexte de l’énonciation. Par exemple : un, une, des, certains, aucune.
Appelé article indéfini en grammaire traditionnelle. même et le pronom personnel qui le précède (moi, toi, elle, lui, nous, vous, elles, eux).
- J’ai moi-même déjà gagné une somme importante à la loterie.
Lorsque ce pronom est pluriel, même s’accorde avec lui et prend la marque du pluriel.
- Certaines personnes ne sont plus elles-mêmes lors d’un premier rendez-vous amoureux.
Ci et là
Les particules adverbiales ci et là sont aussi unies par un trait d’union au pronom démonstratif (celui, celle, ceux, celles) ou au nom précédé d’un déterminant démonstratif (ce, cet, cette, ces).
- Parmi tous les modèles de voitures, c’est celui-là que j'aime le plus.
- Quels sont vos films préférés parmi ceux-ci?
- Ces enfants-là sont très intelligents.
- Je me sens enjouée ces jours-ci.
Relation logique entre deux mots
Enfin, le trait d’union s’emploie à la place d’une préposition ou d’une conjonction de coordinationMot ou groupe de mots invariable liant deux éléments qui ont la même fonction, soit des mots, groupes de mots ou phrases, et qui exprime la nature du lien qui les unit. Par exemple : mais, ou, car. pour marquer une relation logique implicite entre deux mots : opposition (contre), distance et durée (de… à), division (par), coordination (entre, et), addition (plus; notamment dans les numéraux plus petits que 100).
- Les affrontements Canadiens-Nordiques ont marqué une génération de Québécois.
- Le trajet Sherbrooke-Gaspé m’a totalement épuisé.
- Mes grands-parents sont nés durant la guerre de 1939‑1945.
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- Sophie aura vingt-deux ans demain.