Emploi déconseillé de l’emprunt chance
Le mot chance signifie en français « sort favorable », « probabilité que quelque chose survienne » ou encore « occasion ». Toutefois, il est déconseillé de l’employer au sens de « risque auquel on s’expose ».
Emploi déconseillé
En français, le mot chance n’a pas, comme l’anglais chance, le sens de « risque, danger auquel on s’expose ». Cet emploi, qui s’est répandu sous l’influence de l’anglais, est ainsi déconseillé.
- Il risque de perdre beaucoup d’argent dans ce projet. (et non : Il a des chances de perdre beaucoup d’argent)
- Elle prend un risque en ne respectant pas les recommandations de son médecin. (et non : Elle prend une chance)
- Les personnes qui font des exercices à haute intensité courent plus de risques de se déshydrater. (et non : ont plus de chances)
Sens reconnus en français
En français, le mot chance désigne le plus souvent un sort favorable.
Il a aussi gardé, surtout au pluriel, le sens neutre de « probabilité que quelque chose survienne » ou de « manière, favorable ou défavorable, dont les faits s’enchaînent ». Notons toutefois que, dans l’usage moderne, chance a le plus souvent un sens positif, et que les sens neutres sont de moins en moins employés.
Enfin, chance peut avoir le sens d’« occasion ».
- J’ai eu de la chance : j’aurais pu me faire mal en tombant!
- Nora croit que ce chandail lui porte chance.
- Par chance que vous nous avez attendus. (ou, plus familièrement : Une chance que)
- Y a-t-il beaucoup de chances qu’il pleuve?
- Il y aurait quand même une chance sur deux qu’Asha ne soit pas élue.
- C’est la première fois qu’il fait une erreur, donnons-lui sa chance!
- Ne laisse pas passer cette chance de rencontrer ton auteur préféré!
Mode du verbe suivant chance
Il y a des chances que est suivi du subjonctif si l’on sous-entend une possibilité, ce qui est généralement le cas. Dans une phrase interrogative ou négative, le subjonctif doit être employé.
- Il y a des chances que Nadim soit déçu.
- Y a-t-il des chances qu’elle vienne?
- Il n’y a plus aucune chance qu’elle vienne.
C’est une chance que se construit aussi avec le subjonctif, mais c’est une chance de est suivi de l’infinitif. De même, avoir la chance que se construit avec le subjonctif, mais avoir la chance de, avec l’infinitif.
- C’est une chance qu’il n’y ait pas d’embouteillage.
- C’est une chance de recevoir cette bourse d’études.
- J’ai la chance qu’il n’y ait pas d’embouteillage.
- J’ai la chance de recevoir une bourse d’études.