La périphrase
La périphrase est une locution ou une suite de mots qu’on emploie pour désigner quelque chose (ou quelqu’un) qu’on aurait pu désigner à l’aide d’un seul mot.
La périphrase
En désignant une réalité de façon différente, la périphrase permet d’éviter les répétitions de mots et de souligner une ou plusieurs des caractéristiques de la réalité qu’elle désigne.
- Le septième art (le cinéma)
- Le pays du soleil levant (le Japon)
- La capitale de la France (Paris)
- L’auteur des Rougon-Macquart (Émile Zola)
La périphrase n’est cependant pas toujours aussi neutre que dans les exemples précédents. Essentiellement descriptive et mettant l’accent sur certaines caractéristiques de la réalité qu’elle désigne, cette figure de style peut suggérer des connotationsValeur subjective qu’a un mot ou un énoncé, en soi ou dans un certain contexte. : elle peut ainsi embellir, atténuer ou déprécier cette réalité.
- Les miroirs de l’âme (les yeux)
- Le bas du dos (les fesses)
- Le plancher des vaches (la terre)
- Ne pas avoir toute sa tête (ne pas posséder toute sa raison)
La périphrase fait souvent appel à d’autres figures de style pour désigner autrement une réalité : la métaphoreFigure de style qui consiste à établir un rapport de ressemblance entre deux réalités distinctes sans recourir à un outil de comparaison. Par exemple : « Qu’est devenu mon cœur, navire déserté? » (Nelligan)., la métonymie et la synecdoqueFigure de style qui consiste à attribuer à un mot un sens plus étendu ou plus restreint que son sens habituel. Par exemple, le mot nez dans ne pas oser mettre le nez dehors est employé dans un sens plus large et ne fait pas seulement référence à la partie du corps, mais bien à la personne entière. L’expression signifie que la personne n’ose pas sortir à l’extérieur. sont les figures les plus souvent utilisées dans les périphrases.
La circonlocution, semblable mais différente
On emploie parfois le mot circonlocution comme synonyme de périphrase. Mais ce terme désigne souvent plus précisément une ou plusieurs phrases employées pour exprimer une idée qu’on aurait pu exprimer par une phrase plus brève.
La circonlocution peut traduire un embarras, une gêne; un refus d’aborder directement un sujet; ou encore, comme dans la périphrase, un souci d’atténuer l’idée qu’on souhaite exprimer. Ainsi, le sens de la circonlocution est souvent obscur, imprécis : en fait, on évite la précision en noyant le sens de la phrase dans des formules lourdes.
- Nous avons l’honneur de vous informer que votre candidature, qui a retenu toute notre attention, ne figurera pas cette année parmi celles que nous considérons comme devant être réservées en priorité.
(On aurait dit plus simplement et plus clairement : Votre candidature n’a pas été retenue.)