L’anacoluthe
L’anacoluthe est une rupture dans la construction syntaxique d’une phrase. D’un point de vue grammatical, l’anacoluthe est considérée comme fautive puisqu’elle contrevient aux normes grammaticales, mais cet écart par rapport à une norme lui confère une certaine expressivité, d’où son emploi acceptable comme figure de style.
L’anacoluthe introduit une discontinuité syntaxique, mais sans rupture du lien logique. La phrase commence, mais est interrompue, et l’enchaînementSelon les rectifications de l’orthographe, on peut aussi écrire : enchainement. attendu est remplacé par un autre. Ainsi, l’anacoluthe est utilisée à des fins stylistiques pour créer un effet de surprise ou pour désorienter le lecteur ou la lectrice.
- Les autres éternellement sur nous, j’étouffe! (P. Claudel)
- Le nez de Cléopâtre, s’il eût été plus court, toute la face de la terre aurait changé. (Pascal)
- Ils font un barouf au comptoir, que je suis forcé de dominer. (Céline)
- Lui qui aimait tant ses aises, une veste n’importe comment, un vieux pantalon, il n’aimait que ça, les vieux vêtements. (N. Sarraute)