Logique syntaxique : sujet sous-entendu du participe présent
Le participe présent ou le gérondif dont le sujet est sous-entendu doit renvoyer au sujet de la phrase. Même si cette règle admet des exceptions en littérature, elle doit être respectée de façon générale, particulièrement quand il y a un risque que la formulation entraîneSelon les rectifications de l’orthographe, on peut aussi écrire : entraine. des difficultés d’interprétation.
Pour des raisons de clarté, le participe présent ou le gérondif dont le sujet est sous-entendu doit en principe renvoyer au sujet de la phrase (ou de la phrase subordonnée) dans laquelle il s’insère.
Notons que ce participe présent ou ce gérondif peut être employé seul ou former le noyauMot constituant l’élément central et obligatoire du groupe syntaxique. Par exemple, le nom enfant est le noyau du groupe nominal les enfants tranquilles. d’un groupe de mots plus complexe.
- Ces jeux d’esprit stimulent la mémoire des personnes âgées tout en leur procurant du plaisir. (et non : Ces jeux d’esprit stimulent la mémoire des personnes âgées tout en ayant du plaisir.)
- Carl et Mathieu vendant leur maison, je leur ai fait une offre d’achat. (et non : Vendant leur maison, j’ai fait une offre d’achat à Carl et à Mathieu.)
- Vous a-t-il dit que, son collègue étant surchargé de travail, Julien l’a aidé à reprendre le dessus? (et non : Vous a-t-il dit que, étant surchargé de travail, Julien a aidé son collègue à reprendre le dessus?)
La règle qui vient d’être énoncée admet cependant de nombreuses exceptions, notamment dans les textes littéraires. En réalité, quand le contexte permet de lever toute équivoque, on accorde bien souvent peu d’attention à des structures qui devraient pourtant être considérées comme mal construites selon la règle.
À ce propos, mentionnons le cas de certaines tournures passives ou impersonnelles et de phrases dans lesquelles le sujet sous-entendu du participe présent ou du gérondif, très général, peut être remplacé par on.
Exemples pouvant être acceptés dans certains contextes
- En approchant de la mer, le terrain s’élève. (F.-R. de Chateaubriand)
- L’appétit vient en mangeant. (proverbe)
- Maria n’ira pas bien loin car, en quittant la maison, ses pieds étaient déjà endoloris.
- Sincèrement parlant, tu ne peux présenter une théorie aussi insolite lors de ce congrès!
- Cette facette de la question devra être étudiée en tenant compte des plus récentes études démographiques.
- Te couchant toujours tôt, il faisait encore clair lorsque tu t’es mise au lit.
- Supposant que Carey Price continue de bien jouer, les Canadiens pourraient accéder aux quarts de finale.
Notons que, dans les textes où l’on s’attend à ce que la rédactrice ou le rédacteur respecte scrupuleusement les prescriptions grammaticales, notamment dans la correspondance administrative et dans les travaux scolaires, il vaut mieux s’en tenir à la règle. Aucun écart n’est d’ailleurs toléré dans la salutation qui termine une lettre.
Et, dans tous les cas, si un participe passé ou un gérondif dont le sujet est sous-entendu cause des difficultés d’interprétation, l’énoncé dans lequel il s’insère devrait être reformulé.
- Espérant une réponse positive, je vous prie de recevoir, Monsieur, l’expression de mes sentiments distingués. (et non : Espérant une réponse positive, veuillez recevoir, Monsieur, l’expression de mes sentiments distingués.)
- Michèle, qui est en retard, peste contre son autobus. (ou : Son autobus étant en retard, Michèle peste contre lui.; et non : Étant en retard, Michèle peste contre son autobus.)