Les finales ‑logue et ‑logiste
Les noms de sciences en ‑logie donnent des dérivés soit en ‑logue soit en ‑logiste pour désigner les savants et savantes ou les spécialistes des domaines d’étude correspondants. Pour chaque domaine, l’implantation de l’une ou l’autre forme se détermine généralement au fil du temps.
Fixation d’une forme
Les deux finales sont employées et, en cas de coexistence, l’usage seul semble être l’élément déterminant qui explique que l’une ou l’autre de ces formes s’implante. Ainsi, les dictionnaires attestent que gynécologiste a cédé le pas à gynécologue, psychologiste à psychologue, neurologiste à neurologue et sociologiste à sociologue. De même, ils sont unanimes pour enregistrer cardiologue et non cardiologiste.
Emploi de formes coexistantes
Il arrive aussi que la coexistence des deux formes persiste, ou qu’une forme soit employée dans un territoire donné alors qu’une autre vive ailleurs en francophonie. Les dictionnaires sont souvent les témoins de ces existences simultanées. Certains peuvent répertorier également les deux formes ou préciser que l’une des deux est aujourd’hui plus fréquente, ou encore que ces formes s’emploient dans des aires distinctes.
Traitement de formes coexistantes
Les ouvrages consignent par exemple à l’unanimité les formes concurrentes ophtalmologue/ophtalmologiste, et paléontologue/paléontologiste, mais leurs relevés varient pour oncologue/oncologiste, allergologue/allergologiste et radiologue/radiologiste.
Traitement inégal en raison de l’espace
Cette disparité peut tenir à la taille de l’ouvrage; les grands dictionnaires rendent plus souvent compte des variations. Par exemple, les dictionnaires usuels français ne retiennent que dermatologue, mais la forme dermatologiste est également présente dans les ouvrages plus complets que sont le Trésor de la langue française informatisé (TLFi) et le Dictionnaire de l’Académie française. Semblablement, les ouvrages de référence québécois comme Usito et le Multidictionnaire de la langue française, à l’instar du Grand dictionnaire terminologique, répertorient les deux formes.
Traitement inégal en raison de la variation
Un autre cas intéressant à souligner est celui des dérivés radiologue et radiologiste, pour lesquels on observe une différenciation d’emploi non seulement d’ordre topolectal, c’est-à-dire que l’on emploie généralement radiologiste au Québec et radiologue en France, mais également d’ordre sémantique : le radiologiste au Québec est un médecin spécialisé en radiologie, tandis qu’en France un radiologue peut être un médecin, un technicien ou un physicien spécialisé en radiologie.