Abréviation par troncation et ajout d’une finale en ‑o
Les mots obtenus par troncation et par l’ajout d’une finale en ‑o relèvent généralement du registre familier. Les noms et les adjectifs ainsi formés prennent la marque du pluriel, mais sont invariables en genre.
Formation des mots tronqués avec finale en ‑o
Un des procédés d’abrègement couramment utilisé dans la langue familière, populaire ou argotique consiste à ajouter la finale ‑o à certains mots tronqués par apocope, c’est-à-dire dont les syllabes finales ont été retranchées. On aura par exemple : alcoolo (pour alcoolique), véto (pour vétérinaire), etc.
Ce o a pour origine le suffixe diminutif ‑ot; il n’a donc pas de lien avec le o final que l’on observe dans des mots abrégés qui comportent en soi un o en fin de syllabe, par exemple photo (pour photographie), vélo (pour vélocipède) et mégalo (pour mégalomane).
Les mots formés par l’ajout du o sont pour la plupart de nature nominale et adjectivale, et plus rarement adverbiale. Ils relèvent d’un registre familier, c’est pourquoi on emploiera leur forme longue dans un style courant ou soutenu. Plus rarement, la finale d’abrègement ‑o est ajoutée à un mot entier.
- Des canapés seront servis avec l’apéro vers 16 h 30. (pour apéritif)
- Sylvain suivra une formation de mécano dès l’automne prochain. (pour mécanicien)
- Achetez directo du proprio! (pour directement et propriétaire)
- Ce blanco accompagne à merveille la volaille et les crustacés. (pour vin blanc)
Genre et nombre des mots tronqués
Les noms et les adjectifs abrégés avec la finale ‑o prennent la marque du pluriel au besoin, alors que les adverbes sont invariables. Quant à l’accord en genre des adjectifs, ils demeurent invariables puisque leur finale se prête mal à la féminisation.
- Ils se sont acheté un condo dans un quartier prolo en train de s’embourgeoiser. (pour prolétaire)
- Paul aime bien qualifier ses amis de gauchos révolutionnaires. (pour gauchistes)
- Ce sont des œuvres intellos comme je les aime. (pour intellectuelles)