Numéro d’immeuble et nom de rue dans l’adresse
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Cet article traite principalement de l’écriture de l’adresse. Son contenu est valable pour une enveloppe, mais aussi pour une adresse écrite dans un formulaire, une carte d’invitation, un curriculum vitæ, la vedette d’une lettre, etc. Les éléments de la vedette sont identiques à ceux d’une suscription, soit, justement, au nom et à l’adresse du ou de la destinataire sur une enveloppe.
Les divers renseignements dans l’adresse sont toujours présentés du plus particulier au plus général. Le numéro d’immeuble et le nom de la voie de communication, qui s’écrit de préférence au long, apparaissent donc sous le nom du ou de la destinataire (ou de sa fonction, le cas échéant), ou encore sous le nom de l’entreprise à qui le courrier est destiné. Par ailleurs, diverses règles doivent être respectées en ce qui a trait à des cas particuliers.
Numéro d’immeuble
On met une virgule entre le numéro d’immeuble et le nom de la voie de communication, ou odonyme. Dans un numéro, à la différence d’un nombre, on ne sépare pas les chiffres en tranches de trois; on évite donc de mettre un espacement dans les nombres comprenant plus de trois chiffres.
- 36, rue du Petit-Bonheur
- 5588, rue Frontenac Ouest
- 12670, avenue des Pins
Notons que la Société canadienne des postes fournit des directives particulières à ses clients commerciaux.
Élément additionnel
Le numéro d’immeuble est parfois suivi d’un élément qui permet de différencier, par exemple, deux jumelés portant un seul numéro. Lorsque cet élément est une lettre (toujours majuscule), cette dernière suit immédiatement le numéro, sans espacement ni trait d’union. Cependant, lorsque le numéro d’immeuble est suivi d’une fraction, il y a un espacement entre ces deux éléments, afin qu’on les distingue bien.
- 234A, rue Lemieux
- 91 ½, chemin Fleury
Voie de communication
Les mots rue, boulevard, avenue, place, côte, chemin, rang et autres génériques de voies de communication précèdent, en principe, le nom spécifiqueAppellation qui distingue un élément des autres de sa catégorie, qui ont tous le même nom générique. Par exemple, dans la rivière Rouge et l’école de la Moisson-d’Or, les mots Rouge et Moisson-d’Or sont des noms spécifiques. de la voie. Ces génériques s’écrivent en toutes lettres et gardent une minuscule initiale lorsqu’ils sont à l’intérieur d’une adresse (ou d’un énoncé). Les éléments significatifs du spécifique de la voie de communication, eux, prennent la majuscule.
- 789, route de l’Église
- 200, chemin Sainte-Foy
- 3600, côte d’Abraham
- 11, côte de la Montagne
- 1400, boulevard Talbot
- 1650, rang Melançon
- 150, rue Principale
- 75, place Royale
Emploi d’abréviations
Il est permis d’abréger les génériques de voie de communication par manque d’espace, mais il est incorrect de les supprimer.
- 4567, boul. Henri-Bourassa (et non : 4567, Henri-Bourassa)
En cas d’absolue nécessité, certains éléments du spécifique peuvent être abrégés, entre autres les mots Saint, Sainte, Notre-Dame, ainsi que les titres honorifiques. Le générique doit être abrégé si on veut abréger le spécifique.
- 1500, avenue Notre-Dame-des-Victoires (ou : 1500, av. N.-D.-des-Victoires)
- 7564, boul. St-Jean-Chrysostome
Emploi de de
La syntaxe française veut qu’on lie l’élément générique et l’élément spécifique d’un nom de voie de communication par la préposition de lorsque cet élément spécifique est un toponymeNom propre attribué à une entité géographique. Par exemple : les noms de lacs, de rivières, de rues, de bâtiments, de régions..
- 2250, chemin de Chambly (et non : chemin Chambly)
- 725, rue de Normandie (de préférence à : rue de la Normandie)
- 1234, boulevard de Rome
- 10870, avenue d’Orléans
- 1789, rue de Paris
- 25, montée d’Aiguebelle
Spécifique comprenant plusieurs éléments
Lorsque l’élément spécifique d’un nom de rue comprend lui-même plusieurs éléments (nom de famille précédé d’un prénom, d’un titre; nom accompagné d’un adjectif; appellation composée), on joint tous ces éléments par des traits d’union.
- 141, avenue Sir-Adolphe‑Routhier
- 782, avenue des Canadiens-de-Montréal
- 850, chemin du Vieux-Quai
- 11, rue de Cannes-Brûlées
Spécifique formant un nom de personne et contenant un déterminant ou une préposition
Lorsque les éléments du spécifique constituent un nom de personne et qu’ils contiennent un déterminant (le, la) ou une préposition (de), ces derniers ne doivent pas être suivis d’un trait d’union; ils forment, avec le ou les mots suivants, un seul élément. On les écrit d’ailleurs avec une majuscule initiale.
- 45, rue Monseigneur-De Laval
- 122, rue De La Chevrotière
Spécifique qui précède le générique
Il existe des cas où l’élément spécifique du nom de la voie précède l’élément générique, conformément aux règles de la syntaxe; par exemple, un adjectif comme grand, beau ou vieux doit précéder le nom auquel il se rapporte. Dans ce cas, la partie du spécifique qui précède le générique prend une majuscule initiale. Le générique, lui, garde sa minuscule initiale, à moins qu’il constitue le dernier élément de l’odonyme. Dans ce cas précis, le générique prend également une majuscule initiale, et ce, même s’il est suivi d’un point cardinal.
- 108, Petit chemin du Lac-à-la-Pêche
- 8, Vieux chemin d’Oka
- 36, Petite montée du 4e-Rang
- 250, Grande Allée Est
Adjectif ordinal comme spécifique
Lorsque l’élément spécifique d’un nom de rue est un adjectif ordinalAdjectif indiquant le rang ou l’ordre. Par exemple : premier, vingtième, centième., il s’écrit le plus souvent en chiffres. Il peut aussi s’écrire en toutes lettres, avec une majuscule, bien que cet usage soit rare. L’élément générique du nom de rue qui suit un adjectif ordinal prend une majuscule initiale (même s’il est suivi d’un point cardinal), puisqu’il s’agit du dernier élément de l’odonyme.
- 1244, 1re Avenue (ou : 1244, Première Avenue; rare, mais correct)
- 1475, 54e Rue
- 1358, 2e Avenue Ouest
Par ailleurs, on ne doit pas faire suivre le générique rang d’un nombre – en lettres ou en chiffres – dans une adresse; on doit recourir à un adjectif ordinal, placé devant.
- 642, 3e Rang (et non : rang Trois ni rang 3)
Désignation d’une route ou d’une autoroute
Lorsqu’une route ou une autoroute porte un nom, c’est celui-ci qu’il faut employer plutôt que son numéro. En principe, le mot autoroute ne devrait pas servir de générique à une voie de communication dans une adresse, car les constructions qui la bordent sont situées le long de voies de desserte. C’est donc le nom de la voie de desserte que l’on doit employer. Toutefois, si la voie de desserte n’a pas de nom officiel et que c’est le nom de l’autoroute qu’on emploie pour la désigner elle aussi, c’est celui qu’on utilise dans l’adresse.
- 1210, autoroute Duplessis
- 24355, route Marie-Victorin (et non : route 132)
- 720, route 132 (à L’Isle-Verte, où l’odonyme officiel est bien route 132)
Notons par ailleurs que l’appellation route rurale ne désigne pas une voie de communication; c’est un terme qui a trait au service postal et qui n’est d’ailleurs plus en usage au Québec.
Envoi dans une autre province ou territoire
Sur les envois à destination des autres provinces et territoires du Canada, on emploie le nom officiel de la rue, qu’il soit en français ou en anglais. Notons qu’il n’y a pas de virgule entre le numéro et le nom de la rue en anglais.
- Monsieur Peter Walker
Vice-président aux communications
Sonotech Canada Ltd.
125 Gordon Baker Road
Traduction des éléments de l’adresse
Au Québec, certains éléments de l’adresse doivent toujours s’écrire dans la langue dans laquelle ils sont officialisés par la Commission de toponymie, langue qui est généralement le français. Il s’agit de la voie de communication, incluant le générique (rue ou autre), du point cardinal qui lui est rattaché, de la ville et de la province. Ces éléments ne doivent pas se traduire en anglais. Les ministères et les organismes de l’Administration sont tenus de n’employer que le français dans les adresses au Québec. Beaucoup de grandes entreprises ont aussi adopté ce principe.