Élision avec un autonyme
La tendance générale consiste à ne pas faire l’élision devant un autonyme même s’il commence par une voyelle ou un h muet, c’est-à-dire qu’elle consiste à traiter un tel autonyme comme s’il commençait par une consonne. L’élision demeure malgré tout souvent réalisable.
Qu’est-ce qu’un autonyme?
Le mot autonyme se dit d’un préfixeÉlément ajouté devant un mot pour en modifier le sens. Par exemple, re- dans le verbe refaire indique la répétition de l’action, soit « faire à nouveau »., d’un suffixeÉlément ajouté après un mot ou un autre suffixe pour en modifier le sens. Par exemple, -al dans matinal signifie « relatif à »., d’un mot ou d’un groupe de mots qui se réfère à lui-même, c’est-à-dire qui désigne sa propre forme linguistique. Il peut aussi s’employer en parlant d’un caractère ou d’un symbole.
Contextes où il faut éviter de faire l’élision
On doit éviter de faire l’élision devant les autonymes qui correspondent à un morphème, à un mot d’une seule syllabe ou à un symbole. Soulignons que l’intégration d’un symbole autonyme dans un énoncé, même si elle n’est pas fautive, introduit une sorte d’irrégularité dans le système alphabétique du français. En effet, le symbole ne donne aucune indication sur sa prononciation. C’est la raison pour laquelle, dans ce cas, la disjonction est préférable.
- Le ‑esse de princesse se trouve dans une quarantaine d’autres noms féminins. (et non : l’-esse)
- Saviez-vous que inter‑ est un préfixe présent dans un grand nombre de mots? (et non : qu’inter‑)
- Dans cette phrase, il vaudrait mieux placer une virgule devant le ou. (et non : l’ou)
- Ici, le et sert à renchérir. (et non : l’et)
- D’où vient le « @ »? (et non : l’« @ »)
- On ne doit jamais utiliser le « & » entre deux noms communs. (et non : l’« & »)
Contextes où il est possible de faire l’élision
On peut faire l’élision devant les autonymes qui correspondent à un mot de plus d’une syllabe, à un mot étranger ou à un énoncé. Notons que c’est devant un nom que l’élision est la plus fréquente, et devant un énoncé qu’elle est la plus rare.
- Peu de gens savent qu’écolier est issu du latin scholaris. (ou, plus rarement : que écolier)
- Je pense qu’irrévocable doit être remplacé, dans cette phrase, par sans appel. (ou : que irrévocable)
- Tu pourrais remplacer l’underground de ta phrase par un mot français. (ou : le underground)
- Quelle est la prononciation correcte d’escarabajo? (ou : de escarabajo?)
- Le Ah que je suis malheureux! qui commence ton poème est stéréotypé. (ou, plus rarement : L’Ah que je suis malheureux!)