Genre des noms de cours d’eau
Au Québec, le nom officiel des cours d’eau est composé d’un élément générique (fleuve, rivière, ruisseau) et d’un élément spécifique, qui distinguent de façon particulière un cours d’eau d’un autre. Cependant, il arrive qu’un même nom soit utilisé pour désigner deux cours d’eau différents (par exemple, on trouve une rivière Saint-François dans les municipalités de Pierreville et de Rivière-Bleue); c’est alors l’endroit où ils se situent qui permet de les distinguer.
Omission du générique : langue courante
On constate dans l’usage que l’omission du générique dans les noms de cours d’eau, et surtout dans les noms de rivières, est très répandue. Cette tendance est surtout observée dans la langue courante. Elle peut entre autres s’expliquer par le désir de faire plus court par manque d’espace, par recours naturel à l’abrègement ou pour des motifs de familiarité.
Omission impossible du générique
Il y a des cas pour lesquels il n’est pas possible d’omettre le générique, notamment lorsqu’il se trouve entre deux éléments du spécifique, lorsqu’il suit le spécifique, lorsque le spécifique est un adjectif qualificatif employé seul ou lorsque le spécifique est lié au générique par un déterminant ou une particule de liaison.
- la Petite rivière Belley (et non : la Petite Belley)
- La Petite Rivière (et non : La Petite)
- la rivière Blanche (et non : la Blanche)
- la rivière aux Bleuets (et non : les Bleuets)
Déterminant défini devant le spécifique
La suppression du générique entraîneSelon les rectifications de l’orthographe, on peut aussi écrire : entraine. généralement l’emploi du déterminant définiDéterminant qui introduit un nom désignant une réalité précise, qui est connue dans le contexte de l’énonciation. Par exemple : le, la, les, l’.
Appelé article défini en grammaire traditionnelle. devant le spécifique. Mais avant d’employer un déterminant devant le spécifique du nom d’un cours d’eau, il faut d’abord connaîtreSelon les rectifications de l’orthographe, on peut aussi écrire : connaitre. le genre attribué à ce déterminant et du même coup celui du nom qu’il détermine.
Pour ce qui est des noms de rivières, on emploie généralement le déterminant défini la devant le spécifique employé seul, puisque le genre du générique rivière est féminin.
- la rivière Jacques-Cartier ou la Jacques-Cartier
- la rivière Matane ou la Matane
- la rivière Neilson ou la Neilson
Seuls quelques cas d’exception sont précédés du déterminant masculin le : la rivière Richelieu, la rivière Saguenay, la rivière Saint-François et la rivière Saint-Maurice. Le genre masculin de ces noms peut s’expliquer par leur histoire, leur usage ou l’importance de ces cours d’eau dans le territoire québécois.
- la rivière Richelieu ou le Richelieu
- la rivière Saguenay ou le Saguenay
- la rivière Saint-François ou le Saint-François
- la rivière Saint-Maurice ou le Saint-Maurice
Le genre du seul fleuve au Québec, le fleuve Saint-Laurent, est également masculin.
- le fleuve Saint-Laurent ou le Saint-Laurent
Pour ce qui est des noms de ruisseaux, le générique est plus rarement omis, mais lorsqu’il l’est, on recourt au déterminant le pour remplacer le générique masculin.
Il est à noter que la Commission de toponymie du Québec a publié une liste, Genre des noms de cours d’eau quand leurs génériques sont omis. Y sont consignés les noms de cours d’eau pour lesquels l’absence du générique est possible et pour lesquels le genre du déterminant le remplaçant fait l’objet d’un consensus. Ces formes sans générique peuvent être utilisées dans la nomenclature officielle, dans les listes, index et tableaux lorsqu’il y a une contrainte d’espace, sur les cartes à petite échelle et dans les textes suivis.