Prononciation de et dans les nombres
Le coordonnant et est présent dans le nombre 71 (soixante et onze) ainsi que dans la plupart des nombres inférieurs à cent finissant par un. Il ne doit pas être employé immédiatement après cent et mille, sauf dans les expressions cent et un et mille et un, qui, dans ce cas précis, expriment une quantité indéterminée.
Nombres inférieurs à 100
Dans les mots composés désignant un nombre inférieur à 100, on emploie et pour relier la dizaine à un. On l’emploie également pour relier onze à soixante dans 71 (soixante et onze).
Mentionnons qu’il n’y a pas de et dans les mots représentant les nombres 81 et 91.
- Ils ont invité 81 personnes à leur mariage. [katʀəvẽyn]ka-tre-vin-unn et non [katʀəvẽeyn] (ka‑tre-vin-é-unn)
- Cette chanson était populaire en 1991. [katʀəvẽɔ̃z]ka-tre-vin-onz et non [katʀəvẽeɔ̃z] (ka‑tre-vin-é-onz)
Il n’est pas conseillé d’ajouter un et dans les mots désignant un nombre qui ne se termine pas par un.
Après cent et mille
On ne doit pas ajouter et après cent ou mille.
Notons cependant qu’on trouve et dans mille et un ainsi que dans cent et un (plus rare). On emploie ces déterminants pour indiquer une quantité importante, mais indéterminée.
Emploi du trait d’union
Traditionnellement, les nombres écrits en lettres et comportant le coordonnant et s’écrivent sans trait d’union, mais conformément aux rectifications de l’orthographe de 1990, on peut aussi les écrire avec des traits d’union : quarante-et-un, soixante-et-onze, mille-et-un, etc.
Et... d’où vient ce et?
Ce n’est pas étonnant de constater l’utilisation occasionnelle du et pour lier les éléments des nombres composés inférieurs à cent ne se terminant pas par un : ce coordonnant était autrefois employé devant toutes les unités, et non seulement devant un.
En effet, en latin classique, on pouvait nommer les nombres composés de deux manières : le mot désignant la dizaine pouvait précéder celui exprimant l’unité (viginti duo pour 22), ou suivre ce dernier et le coordonnant et (duo et viginti).
En latin vulgaire, on disait plutôt viginti et duo, la dizaine étant suivie du et et de l’unité. C’est cette forme qui est passée dans l’usage en ancien français (vingt et deux) et qu’on a utilisée jusqu’au XVIIe siècle. Cependant, très tôt, on a eu tendance à omettre le et (y compris dans les formes se terminant par un). Les deux formes, avec et sans et (vingt et deux; vingt deux), se sont côtoyées longuement, même après la formulation par Antoine Oudin, en 1632, de la règle que nous suivons aujourd’hui, voulant que le et ne soit utilisé que devant un.