L’expression déconseillée no man’s land
L’expression anglaise no man’s land est déconseillée en français, bien qu’elle soit passée dans cette langue il y a de cela un siècle et qu’elle soit consignée dans les dictionnaires usuels. Elle est parfois employée au sens de « zone inoccupée », de « terrain abandonné » ou de « zone d’incertitude », ou encore, pour désigner une zone particulière d’un terrain de tennis. De nombreux équivalents français peuvent la remplacer avantageusement, selon le contexte.
No man’s land, au sens de « zone inoccupée »
En anglais, no man’s land, qui signifie littéralement « terre d’aucun homme », désignait à l’origine un endroit d’exécution, sur des terrains vagues, situé au nord de l’enceinte de Londres.
En français, le nom no man’s land est d’abord apparu au cours de la Première Guerre mondiale pour parler de la zone inoccupée située entre les premières lignes d’armées ennemies. Dans ce sens propre, ce nom peut être remplacé par les équivalents français suivants :
- entre-tranchées
- terrain neutre
- zone inoccupée
- zone neutre
- C’est alors que des soldats ont commencé à avancer dans la zone neutre qui bordait leur tranchée. (et non : des soldats ont commencé à avancer dans le no man’s land)
Par extension, no man’s land désigne aussi une zone frontière neutre située entre des pays limitrophes. Ce sens peut être exprimé en français par des expressions telles que :
- entre-frontières
- zone frontière
- zone neutre
- zone tampon
- Ces réfugiés ont vécu pendant six mois dans la zone frontière longeant le Tchad et la Lybie. (et non : Ces réfugiés ont vécu pendant six mois dans le no man’s land)
No man’s land, au sens de « terrain abandonné »
Toujours avec l’idée générale de « terrain n’appartenant à personne », no man’s land peut désigner un terrain abandonné, inhabité ou d’usage mal défini. Ce sens peut se traduire en français par des formulations telles que :
- région, zone, terre non exploitée
- région, zone, terre, ville déserte
- région, zone, ville inhabitée
- terrain, territoire abandonné
- terrain, territoire inoccupé
- terrain, territoire, terre vide
- Je suis née dans un village désert du Nord canadien. (et non : Je suis née dans un no man’s land)
- Qui aurait cru que cette région quasi inhabitée subirait un jour une croissance démographique aussi rapide? (et non : Qui aurait cru que ce no man’s land)
No man’s land, au sens figuré de « zone d’incertitude »
Au figuré, no man’s land peut exprimer l’idée d’une zone mal définie, mystérieuse ou d’incertitude qui sépare des personnes ou des domaines distincts. Selon le contexte, on peut remplacer l’expression anglaise par des formulations comme :
- zone d’incertitude
- zone de vulnérabilité
- zone inexplorée
- Notre couple est entré dans une zone d’incertitude de laquelle nous sortirons solidaires ou séparés. (et non : Notre couple est entré dans un no man’s land)
- Parmi notre équipe d’experts, personne n’ose s’aventurer dans cette zone inexplorée de notre domaine de recherche. (et non : Personne n’ose s’aventurer dans ce no man’s land)
No man’s land, au tennis
Au tennis, le terme no man’s land est déconseillé pour désigner la zone du terrain comprise entre la ligne de fond et la ligne de service; on le remplacera par les termes zone interdite, zone de vulnérabilité ou zone neutre.