L’allongement des voyelles
On parle d’allongement lorsqu’une voyelle est prononcée avec une durée (ou longueur ou quantité) supérieure à ce qu’elle est dans d’autres contextes. Les voyelles ont tendance à s’allonger en syllabe fermée ou devant certaines consonnes, telles que le [ʀ] et le [z]. Notons que l’allongement des voyelles peut servir à distinguer des mots, comme faites et fête, particulièrement en français québécois.
Symbole représentant l’allongement
En notation phonétique, on place un deux-points immédiatement après un phonèmeReprésentation abstraite, générale, d’un son du langage. Chaque langue possède un ensemble de phonèmes qui lui est propre. Le français compte 36 phonèmes. Par exemple : /k/ comme dans cou, /g/ comme dans goût, /u/ comme dans vous, /y/ comme dans vue. pour marquer son allongement.
- flamme [flɑ:m] (flaam)
- grosse [gʀo:s] (grooss)
- émeute [emø:t] (émeueut)
- caisse [kɛ:s] (kèèss)
- mince [mẽ:s] (mininss)
- longue [lɔ̃:g] (lonong)
- grande [gʀã:d] (granand)
- humble [œ̃:bl] (ununbl)
Contextes favorisant l’allongement des voyelles
L’allongement des voyelles se produit dans différents environnements phonétiques. De façon générale, les voyelles longues font partie d’une syllabe fermée, c’est-à-dire une syllabe se terminant par une consonne. De plus, elles forment le noyauÉlément principal et essentiel de la syllabe. En français, le noyau est constitué d’une voyelle, comme le a dans chat. d’une syllabe accentuée (celle-ci se trouve normalement à la fin d’un mot), l’accentuation favorisant leur allongement.
Voyelles pouvant être allongées devant toute consonne
Les voyelles orales [a], [o], [ø] et [ɛ] de même que les voyelles nasales [ẽ], [ɔ̃], [ã] et [œ̃] peuvent s’allonger devant toutes les consonnes.
Consonnes allongeantes
Toutes les voyelles ont généralement tendance à s’allonger devant les consonnes [ʀ], [z], [v] et [ʒ], qui sont dites allongeantes.
- tartare [taʀta:ʀ] (tartaar) ou [taʀtaʀ] (tartar)
- père [pɛ:ʀ] (pèèr) ou [pɛʀ] (pèr)
- mise [mi:z] (miiz) ou [miz] (miz)
- chose [ʃo:z] (chôôz) ou [ʃoz] (chôz)
- vive [vi:v] (viiv) ou [viv] (viv)
- effluve [efly:v] (éfluuv) ou [eflyv] (éfluv)
- siège [sjɛ:ʒ] (sièèg) ou [sjɛʒ] (sièg)
- tige [ti:ʒ] (tiig) ou [tiʒ] (tig)
Trait distinctif
L’allongement de certaines voyelles constitue un trait pouvant permettre de distinguer des mots. Ce trait, encore très présent dans le français parlé au Québec, tend toutefois à disparaîtreSelon les rectifications de l’orthographe, on peut aussi écrire : disparaitre. ailleurs dans la francophonie.