Les expressions avoir affaire et avoir à faire
Les expressions avoir affaire et avoir à faire ont une prononciation identique et une étymologie apparentée. En effet, l’origine du nom affaire est à faire, c’est-à-dire « ce qui est à faire ». Bien que les deux graphies aient longtemps été possibles, la graphie avoir affaire est maintenant celle qui prévaut. Le nom affaire y est au singulier.
Avoir affaire à
Le sens de l’expression avoir affaire est « se trouver en présence de quelqu’un, en rapport avec quelqu’un ». Elle peut, dans certains contextes, impliquer une menace, un rapport de force. C’est habituellement la préposition à qui introduit le complément qui suit, généralement une personne.
- Dans ce métier, tu auras affaire à toutes sortes de personnes.
- J’ai eu affaire à un homme de principes.
- Ce n’est pas souvent qu’on a affaire à un connaisseur.
- S’il continue, il aura affaire à moi.
L’emploi de la préposition avec est moins courant.
- Il a encore une fois eu affaire avec la justice.
L’emploi de la préposition de (avoir affaire de) est littéraire et l’expression a alors un sens différent, celui d’« avoir besoin de ».
- Qu’ai‑je affaire de ses cadeaux et de ses flatteries? (ou : Qu’ai-je à faire de ses cadeaux)
Avoir à faire quelque chose
Par ailleurs, suivie d’un complément direct, l’expression avoir à faire signifie « devoir s’acquitter d’une obligation ».
- Malgré sa situation particulière, il a à faire son travail comme tout le monde.
On l’emploie aussi dans ce sens sans que le complément soit exprimé.
- Ne m’attends pas, j’ai beaucoup à faire avant de quitter le bureau.