Formation du féminin des adjectifs malin et bénin
Les adjectifs malin et bénin ont pour féminin maligne et bénigne et non maline et bénine. Il s’agit là d’exceptions à la règle générale de formation du féminin, par l’ajout d’un e final à la forme masculine.
Explication historique
Dans de nombreux cas, le féminin se crée en ajoutant un e final à la forme masculine. Toutefois, dans le cas de malin et de bénin, la formation du féminin est différente : à ces masculins correspondent les formes féminines maligne et bénigne et non maline et bénine.
Ces variantes s’expliquent historiquement. Les formes maligne et bénigne, empruntées au latin malignus (signifiant « méchant ») et benignus (signifiant « bienveillant »), étaient employées au départ aussi bien pour le féminin que pour le masculin.
Ce n’est qu’au XVe siècle que se sont imposées les formes masculines malin et bénin, développées selon le modèle d’adjectifs d’alternance ‑in/-ine.
- Louis est malin, mais Élisabeth est plus maligne encore, puisqu’elle a déjoué ses plans.
- La maladie de son père était heureusement bénigne.
- Par chance, il s’agissait d’un accident bénin.
Maline et bénine
Les féminins maline et bénine se seraient formés d’après le même modèle d’alternance in/ine. Mais ces deux formes ne se sont pas implantées comme féminins réguliers, leur emploi étant associé aux patois et à la langue orale.
Plusieurs ouvrages de référence notent que le féminin maline est fréquent pour qualifier les personnes. Cet emploi demeure néanmoins marqué comme familier.
- Elle est vraiment maline. (intelligente)
Le Malin
Mentionnons finalement que malin prend la majuscule initiale lorsqu’il est question du diable.
- Selon la légende, les hommes qui montaient dans la chasse-galerie signaient un pacte avec le Malin.