Emplois déconseillés de versus
L’usage de la préposition versus est relativement récent en français, où on ne l’atteste que depuis les années 1960. Elle y est venue par l’anglais, qui l’avait empruntée au latin dès le XVe siècle. Son emploi est déconseillé dans certains contextes, notamment au sens de « contre » dans les domaines sportif et juridique.
Versus est passé dans l’usage des francophones, particulièrement au Québec, avec différents sens. Bien que quelques-uns de ceux-ci puissent être acceptés, outre celui mentionné plus haut, l’emploi de la préposition demeure critiqué dans certains ouvrages de référence. Selon le sens de la phrase, elle pourra être remplacée par des mots (ou des expressions) en français, comme par opposition à, opposé à, contre, au lieu de, par rapport à.
Versus dans une opposition de type binaire
La plupart des ouvrages de référence français admettent l’emploi de la préposition versus, qui est généralement notée sous sa forme abrégée vs (sans point), dans le domaine de la linguistique pour signifier une opposition binaire (du type inanimé vs animé ou masculin vs féminin).
Versus, au sens de « par opposition à »
Pour exprimer une alternative ou une opposition entre deux notions, on peut trouver en français, selon le contexte, de multiples ressources telles que par opposition à, opposé à, contrairement à ou, simplement, ou (ex. : subventions ou financement privé, la force opposée à l’agilité, l’opposition ville-banlieue, etc.).
- École publique ou école privée : le débat est ouvert. (plutôt que : École publique vs école privée)
- Le test de performance porte sur deux types de voitures : berline et VUS. (plutôt que : berline versus VUS)
- Le débat mettant en opposition nature et culture est toujours d’actualité en psychologie. (plutôt que : le débat nature versus culture)
Versus, au sens de « contre » ou de « par rapport à »
L’emploi de versus et vs est déconseillé en français dans le sens de « contre ». En contexte sportif, on peut les remplacer par contre ou simplement par un trait d’union (la partie Montréal-Boston), ou encore recourir à des verbes comme rencontrer, s’opposer, mettre aux prises ou s’affronter.
- Les parties mettant aux prises Montréal et Québec attirent toujours des foules records. (ou : opposant les équipes de…, ou : Montréal-Québec; et non : Montréal vs Québec)
Dans la langue juridique, l’anglais versus, ou ses abréviations v. ou vs., se traduit par contre, ou son abréviation c.; ainsi, on écrira : dans l’affaire Tremblay contre (ou c.) Dubois.
Dans un contexte financier ou statistique, on pourra remplacer versus par contre, au lieu de, par rapport à, comparé à, comparativement à ou en comparaison de (les revenus de 2006 comparés à ceux de 2005).
- Dans notre famille élargie, plus de femmes que d’hommes (7 contre 4) n’ont jamais eu d’enfants. (et non : 7 versus 4)
- La hausse des profits s’explique par la fluctuation du dollar canadien par rapport au dollar américain. (et non : du dollar canadien versus le dollar américain)
- On a déploré 500 accidents cette année comparativement à 450 l’année dernière. (et non : versus 450 l’année dernière)
- Le rapport évalue la part relative des déplacements en transport en commun par rapport à ceux qui sont effectués en voiture. (et non : versus ceux qui sont effectués en voiture)