Les finales ‑thon et ‑othon
L’élément ‑thon, ou -othon, pris au nom marathon, sert à créer des noms d’activités de longue durée ayant un objectif particulier, souvent la collecte de fonds. Surtout employé au Québec, ce type de construction est perçu comme un emprunt à l’anglais, que l’on peut remplacer par marathon de suivi du nom de l’activité dont il est question.
L’élément de formation ‑thon, ou -othon, est utilisé dans la création de nombreuses désignations servant à nommer des concours d’endurance ou des événementsOn peut aussi écrire : évènements. d’une durée relativement longue tenus dans le but de recueillir des dons pour financer des activités parascolaires ou de la recherche médicale, ou encore pour venir en aide à des démunis ou à des sinistrés, par exemple.
Construction d’origine américaine
C’est d’abord en anglais américain, peu avant la Seconde Guerre, qu’apparaissent les premières dénominations formées à partir de l’élément ‑thon, ou -athon, pris au mot marathon, dans lequel il n’était pourtant pas un suffixeÉlément ajouté après un mot ou un autre suffixe pour en modifier le sens. Par exemple, -al dans matinal signifie « relatif à ».. Les créations anglaises suivant ce modèle seront nombreuses : radiothon, telethon, walkathon (ou walk-a-thon), talkathon (ou talk-a-thon), swimathon (ou swim-a-thon), kissathon (ou kiss-a-thon), etc.
Version francisée au Québec
La popularité de ces concours d’endurance a rapidement gagné le Québec de même que, par la même occasion, ce mode de formation lexicale. Seule différence : le a utilisé comme élément de transition en anglais est généralement remplacé par un o, la voyelle de transition courante en français. Les premières désignations à être relevées ont été dansothon, berçothon, tricothon et poteauthon. Puis ont suivi téléthon, radiothon, marchethon, cyclothon, lavothon, nageothon, quillothon, etc. Notons que certaines s’écrivent parfois avec des traits d’union : ski-o-thon, roule-o-thon, quilles-o-thon, lave-o-thon.
Quasi-absence hors Québec
Ce mode de formation est peu utilisé en dehors du Québec; seul téléthon semble s’être répandu, mais il faut le considérer comme un emprunt à l’anglais américain telethon. Pour désigner de tels concours ou événements ailleurs dans la francophonie, on recourt plutôt au nom marathon suivi d’un complément qui vient préciser la nature du défi : marathon de danse, marathon de lecture, marathon d’écriture, un type de formation qui est d’ailleurs aussi employé au Québec.