L’emprunt déconseillé faire du sens
L’emploi de l’expression faire du sens, surtout utilisée à l’oral au Québec, mais aussi attestée en Europe, est déconseillé. On emploiera notamment les expressions avoir du sens ou être sensé, qui permettent d’exprimer la même idée.
Faire du sens
L’expression faire du sens résulte vraisemblablement de l’influence de l’anglais make (dans to make sense), qu’on a traduit et qu’on a substitué au verbe avoir dans avoir du sens.
Pour exprimer la même idée, on privilégiera, outre l’emploi de avoir du sens, des expressions telles que être logique, être sensé, être une bonne idée, tenir debout.
Ainsi, s’il est vrai qu’un geste peut avoir un sens ou n’avoir pas de sens, ou qu’on peut trouver, donner un sens à quelque chose, il n’est pas possible pour autant de dire qu’il fait du sens ou ne fait pas de sens.
- Dans cette communauté, ce rite a un sens. (et non : ce rite fait du sens)
- La culture biologique est un choix sensé sur le plan environnemental. (et non : est un choix qui fait du sens)
- Une telle déclaration de sa part, cela n’aurait aucun sens! (et non : cela ne ferait pas de sens)
- C’est à n’y rien comprendre! (et non : Ça ne fait pas de sens!)
- Son analyse ne tient pas debout. (et non : Son analyse ne fait pas de sens.)
- C’est une bonne idée de prendre l’autobus. (et non : Cela fait du sens de prendre l’autobus.)
- Ce que tu dis me semble logique. (et non : Ce que tu dis fait du sens.)
Faire sens
Notons que la locution verbaleEnsemble de mots ayant la même valeur syntaxique qu’un verbe simple. Par exemple : prendre part, avoir faim, tenir bon, faire chaud. faire sens (sans l’article du), utilisée notamment en philosophie et en littérature, était déjà en usage en moyen français au sens d’« agir sensément ». Elle a acquis au fil du temps de nouvelles significations, dont « avoir un sens, être intelligible » et, plus récemment, « avoir du sens ».
La locution faire sens est peu employée au Québec.