Guillemets et mise en évidence
On emploie les guillemets pour émettre des réserves vis-à-vis de certains mots, les mettre en valeur ou en donner le sens, la définition.
Émettre des réserves
Les guillemets sont employés pour signifier que l’on se distancie de termes familiers, populaires ou vulgaires, de jargon, de tournures maladroites ou fautives, d’expressions employées de manière ironique, de mots rares ou insolites, d’écarts orthographiques ou grammaticaux, etc. Dans ce type d’emploi, les guillemets n’encadrent que le mot ou l’expression en question et non le déterminant qui précède.
- Votre voiture est plutôt « amochée », si vous me passez l’expression.
- Et les « dommages collatéraux », qu’en font-ils?
- Sa maladie était bel et bien « diplomatique ».
- Aurait-il encore « oublié » son portefeuille?
- Son petit frère avait inventé un « piège à méchants » qui le rendait, croyait-il, invincible.
- Elle dit avoir découvert le « poteau rose ».
- Officiellement, il ne s’est pas fait congédier. Disons qu’il a « été démissionné »…
- Ses hypothèses se sont « avérées vraies ».
Mettre en valeur
On peut aussi employer les guillemets pour mettre en valeur certains mots qui appartiennent à des variétés ou à des registres linguistiques particuliers : termes techniques (dans un texte non technique), néologismes, régionalismes, mots étrangers non francisés, etc.
- Ils obtiennent une image médicale au moyen d’un « dispositif de balayage ».
- Les « cigarettiers », pour employer un mot nouveau, se heurtent aux lois antitabacs.
- Le moutonnement de la mer formait des « chiens blancs », comme on dit en Gaspésie.
- Evita nappait son pain de « dulce de leche », une confiture typiquement argentine. (ou : dulce de leche, voir le dernier paragraphe de l’article)
Donner le sens, la définition
Outre les emplois liés à la mise à distance ou à la mise en évidence, on utilise les guillemets, en linguistique, lorsqu’on donne le sens ou la définition d’un mot, d’une expression, ou lorsqu’on évoque la notion rattachée à un mot, à une expression.
- En espagnol, buenas tardes peut signifier « bonjour », en après-midi, ou « bonsoir ».
- Le mot programme ne signifie pas « émission ».
- Pamphlet a le sens de « court écrit satirique qui attaque avec violence le gouvernement, les institutions, etc. ».
- La notion de « neige » est complexe en inuktitut. Les Inuits emploient en effet plus d’une douzaine de mots pour désigner les différentes sortes de neige.
- Le mot autonyme, du grec autos « soi-même, lui-même » et onoma « nom », signifie « qui se désigne lui-même comme signe ». Ainsi, un mot est autonyme lorsqu’on le cite en tant que mot et non pas pour désigner une réalité.
Concurrence dans l’usage typographique
Notons qu’il y a souvent concurrence entre l’italique et les guillemets dans différents emplois. Pour éviter la confusion, on doit, à l’intérieur d’un même document, adopter une règle et s’y tenir. Par exemple, on peut choisir d’employer systématiquement l’italique pour les mots étrangers et les guillemets pour les notions qu’ils désignent.