Emploi déconseillé de l’emprunt sympathies
En français, le nom sympathie peut désigner la participation à la douleur d’autrui, notamment à l’occasion d’un décès. Son emploi au pluriel à la place du nom condoléances est cependant déconseillé.
Emploi déconseillé de sympathies au sens de « condoléances »
Le nom sympathie peut désigner le fait de partager les sentiments d’une personne, particulièrement la tristesse. Il est d’ailleurs employé en ce sens dans diverses formules par lesquelles on assure une personne de notre participation à sa peine. C’est sous l’influence de l’anglais sympathies qu’on utilise parfois en français sympathies au sens de « condoléances ». Même si ce calque est en usage au Québec depuis la fin du XIXe siècle, son emploi est déconseillé. En effet, étant donné que sympathie ne comporte pas l’idée de « témoignage », son emploi à la place de condoléances ne convient pas sur le plan sémantique. Ainsi, s’il est possible de témoigner sa sympathie à quelqu’un, on ne peut pas lui offrir ou lui exprimer ses sympathies. En outre, cet emprunt est critiqué dans les ouvrages normatifs qui le mentionnent.
On emploiera donc le nom condoléances, toujours au pluriel, pour parler du témoignage d’un sentiment de sympathie offert à une personne qui vient de perdre un être cher. On peut présenter, offrir, transmettre, faire ou exprimer ses condoléances à quelqu’un. Le verbe souhaiter est cependant inapproprié dans ce contexte, puisque les condoléances ne constituent pas un vœu, mais bien un témoignage.
- Je lui ai offert mes condoléances avant la cérémonie. (et non : mes sympathies)
- Ne manquez pas de transmettre nos condoléances à votre famille. (et non : nos sympathies)
- Je vous présente mes plus sincères condoléances pour la perte qui vous afflige. (et non : mes plus sincères sympathies)
- Toutes mes condoléances. (et non : toutes mes sympathies)
Sens reconnus en français
Au sens de « fait de ressentir, de partager les sentiments d’autrui », sympathie s’utilise le plus souvent dans certaines formules figées lors d’un décès : on dit, on exprime ou on témoigne sa sympathie, on donne des marques, des témoignages de sympathie.
- Je tiens à vous exprimer toute ma sympathie pour la perte de votre père.
- Nous vous remercions de vos chaleureux témoignages de sympathie.
- Veuillez croire à l’expression de notre vive sympathie.
Sympathie peut aussi désigner un sentiment d’amitié ou de cordialité spontané qu’une personne ressent envers une autre, ou encore une relation entre des personnes qui ont des affinités.
- Il existe souvent une certaine sympathie entre les personnes originaires de la même région.
- Le caractère jovial de cette nouvelle élève lui a valu la sympathie de ses camarades.
- Cet organisme manifeste beaucoup de sympathie pour les personnes plus démunies.
Il est également possible d’éprouver de la sympathie pour une idée, une proposition, une production, une action, etc.
- Le projet de relance de l’entreprise a été accueilli avec sympathie par le personnel.
- Ce candidat n’a pas été élu parce qu’une majorité d’électeurs n’avaient aucune sympathie pour ses orientations.
- La construction d’un passage faunique à cet endroit a suscité beaucoup de sympathie de la part de la communauté.