Emploi du nom échange et du verbe échanger
On tend de plus en plus à utiliser le nom échange, au sens de « discussion, conversation », sans complément désignant ce qui fait l’objet de l’échange; c’est alors le contexte qui indique qu’il s’agit d’une relation de communication. On observe le même phénomène avec le verbe échanger pris dans le sens de « discuter, converser ».
Échange
Le nom échange est généralement suivi d’un complément qui désigne ce qui fait l’objet de l’échange, comme dans échange de lettres, échange d’information, échange de cadeaux, échange d’idées, échange de bons procédés, échange de coups, échange de joueurs, etc.
Lorsque échange est employé au sens de « discussion, conversation entre deux ou plusieurs personnes », il se trouve le plus souvent accompagné d’un adjectif ou d’un complément qui explicite les circonstances de l’échange plutôt que d’indiquer l’objet de celui-ci. Notons que cet emploi s’observe un peu partout dans la francophonie, et que plusieurs dictionnaires l’attestent.
- L’échange entre les deux homologues a été bref.
- Les échanges sur ce sujet controversé se sont poursuivis tard dans la nuit.
- Ce fut un échange fécond, qui marqua le début d’une collaboration précieuse entre eux.
- Nous avons eu quelques échanges, mais je ne peux pas dire que je la connais.
Échanger
Le verbe échanger est habituellement accompagné d’un complément directMot ou groupe de mots lié au verbe sans l’intermédiaire d’une préposition et dont la fonction est de le compléter sur les plans du sens et de la syntaxe. Par exemple : elle mange une pomme.
Appelé complément d’objet direct en grammaire traditionnelle., comme dans échanger un vêtement, échanger des cartes de collection, échanger des impressions, échanger des vœux, échanger un sourire, etc.
L’emploi absolu de échanger, c’est-à-dire sans complément direct, au sens de « discuter, converser avec une ou plusieurs personnes », tend aussi à s’implanter. D’autres types de compléments précisent alors les circonstances de l’échange, mais parfois, le contexte seul suffit à la compréhension.
- Nous avons longuement échangé sur la question de l’égalité devant la loi.
- Les membres de la direction ont échangé avec des parents inquiets de la situation.
- Il aurait fallu échanger davantage pour bien comprendre leur point de vue.
- Elles ont échangé, et le malentendu s’est dissipé.
Le contexte doit indiquer clairement qu’il s’agit d’échanger des idées, des opinions ou des points de vue, sans quoi il demeure préférable de préciser, à l’aide d’un complément direct, ce qui est échangé.