Le pléonasme le moindre petit
Le moindre petit constitue un pléonasme qu’il convient de remplacer par diverses formulations moins redondantes. Son emploi est toutefois parfois justifié.
L’expression le moindre petit est considérée comme pléonastique. En effet, l’adjectif petit signifie ici « qui n’a pas beaucoup d’importance » et son superlatif le moindre signifie « le plus petit, le moins important, le moins remarquable ». Il y a donc redondance puisque chacun des deux mots relève le caractère modeste, peu important de la chose en question.
- Quand elle est seule à la maison, Jeanne devient nerveuse et le moindre bruit l’effraie. (plutôt que : et le moindre petit bruit l’effraie)
- Il est très minutieux dans son travail et s’attarde au moindre détail. (plutôt que : s’attarde au moindre petit détail)
- Jacinthe est si économe! Elle fait tout pour éviter la moindre dépense. (plutôt que : pour éviter la moindre petite dépense)
- Ma sœur m’a tant de fois raconté son voyage en Italie que j’en connais les plus petits détails. (plutôt que : j’en connais les moindres petits détails)
Un emploi parfois justifié
L’expression pléonastique moindre petit est très usitée dans la francophonie et certains grammairiens la tolèrent en alléguant que le mot petit, dans cette expression, signifie « modeste ». On dira par exemple le moindre petit bout de ruban, au sens de le moindre bout de ruban, si modeste soit-il. C’est d’ailleurs ce sens que La Fontaine met en évidence dans sa célèbre fable La cigale et la fourmi : « Pas le moindre petit morceau de mouche ou de vermisseau… ». Cependant, il faut noter que l’expression pléonastique a été employée par La Fontaine à des fins expressives; dans l’usage courant, elle est habituellement sentie comme appartenant à la langue familière. Il est donc préférable de l’éviter dans un texte de style soutenu, sauf à des fins expressives.
Les adverbes utilisés avec moindre
Notons que le comparatif moindre peut être renforcé par les adverbesMot ou groupe de mots invariable, dont la principale fonction est de modifier, de préciser ou de compléter le sens d’un autre mot ou d’une phrase. Par exemple, vite dans elle marche vite. bien et beaucoup, mais non par l’adverbe très. On peut ainsi dire bien moindre, beaucoup moindre, mais non très moindre.
- Les frais de production sont bien moindres avec le nouvel appareil. (et non : sont très moindres)
- Avec cet équipement d’escalade, les risques de blessures sont beaucoup moindres. (et non : sont très moindres)