L’aphérèse, l’apocope et la syncope
L’aphérèse, l’apocope et la syncope sont des procédés d’abrègement qui consistent à retrancher une partie d’un mot (phonèmes, lettres ou syllabes). Ces procédés sont utilisés à l’oral et à l’écrit. Dans ce dernier cas, l’omission d’une partie de mot est parfois marquée par l’emploi d’une apostrophe.
L’aphérèse, l’apocope et la syncope s’emploient dans la langue courante ou familière, ainsi que dans la langue littéraire, où elles permettent notamment de rendre plus fidèlement l’oral ou de respecter les contraintes de la versification.
Aphérèse
L’aphérèse désigne la chute de phonèmes, lettres ou syllabes au début d’un mot.
- Le bus était bondé aujourd’hui. (pour autobus)
- « Alex, ‘tention à la marche! » (pour attention)
- « Toine, viens ici! » (pour Antoine)
Ce procédé est surtout utilisé dans la langue parlée, ou dans certains contextes à l’écrit, pour souligner la familiarité du discours. On l’associe notamment au langage enfantin, à la langue argotique et à la production de diminutifs de prénoms.
Apocope
L’apocope est le procédé qui consiste à supprimer des phonèmes, lettres ou syllabes à la fin d’un mot.
Dans la langue courante ou familière, elle sert notamment à créer des mots courts résultant de la troncation de mots plus longs, comme auto (automobile), photo (photographie), maths (mathématiques), ciné (cinéma), etc.
- Lucie écoute rarement la télé. (pour télévision)
L’apocope, dans la langue littéraire, est principalement employée pour adopter le rythme de la langue parlée; un exemple courant est l’omission du e final muet non élidable (c’est-à-dire celui qui est devant une consonne) de certains mots.
- C’est d’un’ maladie d’ cœur / Qu’est mort’, m’a dit l’ docteur, / Tir-lan-laire! / Ma pauv’ mère […]. (Jules Laforgue, Chanson du petit hypertrophique)
Syncope
La syncope, quant à elle, consiste à omettre un ou plusieurs phonèmes, lettres ou syllabes à l’intérieur même du mot.
Dans la langue littéraire, ce procédé sert à rendre à l’écrit le rythme et la forme de la langue parlée.
- Heureusement vlà ltrain qu’entre en gare. (Raymond Queneau, Zazie dans le métro)
- Reviens chez M’man, Ppa. (James Joyce, Ulysse)