Signes non retenus pour former des doublets abrégés
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Les textes suivis offrent suffisamment d’espace pour qu’on y utilise les doublets complets. L’emploi de ces derniers est donc recommandé. Toutefois, la rédaction épicène est souvent mise de côté au profit du masculin générique dans les contextes où l’espace est restreint (par exemple dans les tableaux, les formulaires, les publications sur des plateformes de microblogage) ainsi que dans les écrits de style télégraphique.
Par conséquent, l’Office québécois de la langue française juge que l’emploi des doublets abrégés est une option acceptable, mais seulement dans ces types de contextes.
On constate que, en plus des parenthèses et des crochets, qui sont les signes (doubles) à privilégier pour former les doublets abrégés selon l’Office québécois de la langue française, la majuscule et d’autres signes de ponctuation (barre oblique, trait d’union, virgule, point médian, etc.) sont présents dans l’usage. Ces derniers ne sont pas retenus par l’Office en raison des problèmes que leur utilisation pose.
Inconvénients communs des signes simples
Un des inconvénients communs à l’utilisation des signes simples est le rapprochement visuel incongru qu’ils créent entre le déterminant féminin et la partie masculine de l’appellation de personne. Ces deux éléments semblent alors encadrés.
- Expédié au (à la) directeur(-trice) adjoint(e) (et non : Expédié au·à la directeur·trice adjoint·e)
- Signature du [de la] sauveteur[-euse] (et non : Signature du/de la sauveteur/euse)
De plus, les signes simples gênent l’abrègement du doublet de déterminants dans lequel le masculin réunit deux éléments en un seul (du [de le], au [à le]). En effet, le déterminant masculin contracté semble alors s’opposer seulement à une préposition plutôt qu’à l’ensemble féminin préposition + déterminant.
- Approbation du (de la) supérieur(e) (et non : Approbation du,de la supérieur.e)
- Destiné au [à la] réceptionniste (et non : Destiné au,à la réceptionniste)
Inconvénients propres à certains signes simples
Par ailleurs, certains procédés et signes simples présentent des inconvénients qui leur sont propres.
Majuscule
L’utilisation de la majuscule pour marquer le féminin dans un doublet abrégé nuit à la lecture (encore davantage que l’utilisation des autres signes de ponctuation).
La majuscule s’emploie déjà pour marquer le début d’un énoncé ou pour indiquer la valeur propre d’un nom; on la trouve aussi dans les sigles, etc. Multiplier les majuscules dans un écrit revient à leur faire perdre leur valeur démarcative.
- Autorisation du (de la) directeur(-trice) du MEES (et non : Autorisation du DE LA directeurTRICE du MESS)
- Validation du (de la) réviseur(-euse) agréé(e) (et non : Validation du DE LA réviseurEUSE agrééE)
- Nom de l’adjoint[e] administratif[-ive] (et non : Nom de l’adjointE administratifIVE)
Trait d’union
L’utilisation du trait d’union pose aussi problème dans les noms composés. Le nom comporte alors au moins deux traits d’union dont la fonction est différente, soit former le doublet abrégé et lier les éléments constituant l’appellation de personne.
- Poste de boulanger(-ère)‑pâtissier(-ière) (et non : Poste de boulanger-ère-pâtissier-ière)
- Vérification de l’expert[e]‑comptable (et non : Vérification de l’expert-e-comptable)
Virgule
Si le doublet abrégé est immédiatement suivi d’une virgule, dans une énumération, par exemple, l’emploi de la virgule pour former le doublet abrégé peut complexifier la lecture. En effet, les virgules employées ont alors des fonctions différentes, les unes formant le doublet abrégé, les autres séparant des éléments sur le plan syntaxique.
- Horaire des infirmier(-ière)s, des préposé(e)s et des ambulancier(-ière)s (et non : Horaire des infirmiers,ières, des préposés,ées et des ambulanciers,ières)
Point
Si le doublet abrégé apparaîtSelon les rectifications de l’orthographe, on peut aussi écrire : apparait. en fin d’énoncé, l’utilisation du point pour former le doublet peut rendre la lecture plus complexe. Dans ce cas de figure aussi, les points ont deux fonctions différentes, c’est-à-dire la formation du doublet abrégé et l’indication de la fin de la phrase.
- Demander l’approbation du (de la) trésorier(-ière) du C. A. Ensuite, demander celle du (de la) président(e). (et non : Demander l’approbation du.de la trésorier.ière du C.A. Ensuite, demander celle du.de la président.e.)