Le pléonasme crue des eaux et ses emplois acceptables
Bien que l’expression crue des eaux contienne une certaine redondance de sens, elle n’est pas considérée comme abusive et il n’est pas nécessaire de la remplacer.
Une crue, c’est l’élévation périodique ou anormale du niveau d’un cours d’eau, et donc nécessairement des eaux de celui-ci. Bien que l’on puisse voir un pléonasme dans l’expression crue des eaux, cette dernière n’en demeure pas moins attestée dans certains dictionnaires de langue générale, et il n’est pas d’usage de considérer son emploi comme abusif.
Si le contexte de rédaction exige la concision, on pourra simplement employer crue sans rien changer au sens de la phrase.
- Ces maisons ont heureusement été épargnées par la crue. (ou : par la crue des eaux)
- Hier, le journal titrait : « Une crue d’une ampleur exceptionnelle! » (ou : Une crue des eaux d’une ampleur exceptionnelle)
- Une crue éclair de la rivière Jacques-Cartier peut survenir à l’automne comme au printemps. (ou : Une crue éclair des eaux de la rivière Jacques-Cartier)
Lorsque le mot crue doit être qualifié par un adjectif, on lèvera toute ambiguïtéSelon les rectifications de l’orthographe, on peut aussi écrire : ambigüité. quant à savoir si l’adjectif qualifie eaux ou crue, à l’écrit comme à l’oral, en employant seulement le mot crue.
- Les crues annuelles en Montérégie inquiètent peu les résidents. (de préférence à : Les crues des eaux annuelles en Montérégie)
- Personne ne souhaite voir se répéter les crues dévastatrices de l’an dernier. (de préférence à : les crues des eaux dévastatrices de l’an dernier)
Notons que l’expression crue des eaux est rare en France, en Suisse et en Belgique, mais qu’elle est répandue dans l’usage au Québec et au Canada francophone.