Jouir de : impropriété et emplois corrects
Le complément de jouir de ne peut supposer quelque chose de désagréable, de pénible, de déplorable. Dans ce cas, on emploiera plutôt les verbes souffrir (de), avoir, pâtir (de), selon le contexte.
- Cette jeune femme a souffert d’une santé fragile durant son enfance. (et non : a joui d’une santé fragile)
- Ce politicien avait une mauvaise réputation. (et non : jouissait d’une mauvaise réputation)
- Cette région de la Russie souffre d’un climat très rude. (et non : jouit d’un climat très rude)
- Le roi a pâti de cette infirmité toute sa vie. (et non : a joui de cette infirmité)
Notons toutefois qu’un complément qui implique quelque chose de fâcheux peut être utilisé si un effet de style ironique ou humoristique est recherché.
- Moussa jouissait de son malheur, devant se contenter de se prélasser au soleil… (effet de style ironique; l’utilisation de jouir de est donc correcte ici)
Emploi correct
Le verbe jouir, suivi de la préposition de, signifie « profiter de » ou encore « bénéficier de ». Il appelle donc un complément qui implique un avantage ou un bénéfice, qui représente quelque chose d’agréable, de positif.
- Le film L’aventure c’est l’aventure commence par cette citation : « Jouissez de la vie, il est beaucoup plus tard que vous ne le pensez. »
- Roberto avait particulièrement joui de son triomphe à la course à obstacles.
- Tu as toujours joui de l’estime de ta famille.
- Le balcon de la chambre nous permet de jouir de la magnifique vue.
- Elle a la chance de jouir d’une grande autonomie au travail.