L’adjectif intrigant
L’adjectif intrigant « qui intrigue, étonne, excite la curiosité » est dérivé du verbe intriguer dans le sens correspondant. Bien que cet emploi d’intrigant soit absent des dictionnaires, il n’en demeure pas moins qu’il est correct et ne constitue pas un particularisme du français du Québec.
Traitement dans les dictionnaires
Seul intrigant au sens de « qui complote, qui recourt à l’intrigue pour arriver à ses fins », issu d’une autre acceptionSens particulier que prend un mot ou un groupe de mots dans un contexte déterminé. Par exemple, le mot manteau désigne, en géologie, la couche interne de la Terre située entre la croûte terrestre et le noyau. d’intriguer, est consigné dans les ouvrages français, à l’exception du Dictionnaire Hachette, qui enregistre l’adjectif dans les deux sens, et du Grand Robert, qui répertorie intrigant « qui intrigue, étonne, rend perplexe » comme un usage littéraire illustré d’une citation d’Aragon (il est par ailleurs étiqueté comme québécisme dans Le Petit Robert).
Attestations hors Québec
Une recherche dans la presse européenne démontre pourtant qu’il n’en est rien. On y relève de très nombreuses attestationsPassage d’un texte pris en exemple pour faire la preuve de l’utilisation d’un mot ou d’un groupe de mots à un moment donné, dans un lieu donné. de cet emploi, que ce soit en France, en Belgique ou en Suisse, ce qui confirme qu’intrigant dans ce sens est d’usage courant et neutre. Il n’y a par conséquent pas lieu d’évoquer une possible influence de l’anglais intriguing, de même sens, pour expliquer sa grande fréquence au Québec.
- Les résultats de l’enquête sont intrigants.
- Les policiers ont trouvé chez lui un objet particulièrement intrigant.
- Il demeure que tout cela est bien intrigant.
- Sa peinture a quelque chose de vraiment intrigant.
- Une découverte intrigante qui remet en question les croyances établies.