Sens et emploi de stupéfié et de stupéfait
Le participe passé stupéfié et l’adjectif stupéfait ont une forme et un sens proches, mais diffèrent par leur nature, leur emploi et leur construction. Stupéfié vient de stupéfier, qui signifie « provoquer un étonnement intense »; stupéfait, quant à lui, a le sens de « qui est profondément étonné, au point de ne pas pouvoir réagir dans l’immédiat ».
Stupéfié
Stupéfié est le participe passéVerbe placé après avoir ou être pour former un temps composé et exprimer une action terminée. Peut aussi être employé seul; il est alors adjectif participe. Par exemple : j’ai adoré ce film; ma fille adorée. du verbe stupéfier qui vient du latin stupefieri « être étonné », passif de stupefacere « étourdir, paralyser ».
Ce verbe signifie « provoquer un étonnement, une surprise intense ». On peut être stupéfié par quelque chose.
- Sa prestation m’a stupéfié.
- Elle a été stupéfiée par la fin de ce film.
- Stupéfiés par cette nouvelle, ils n’en ont pas dormi de la nuit.
Stupéfait
L’adjectif stupéfait vient du latin stupefactus, participe passé passif de stupefacere « étourdir, paralyser ».
Il se dit d’une personne profondément étonnée, surprise au point d’être dans l’impossibilité de réagir dans l’immédiat ou, par extension, il se dit d’une attitude qui exprime cet état.
On peut être stupéfait de quelque chose.
- Je suis stupéfaite de voir un produit de si grande qualité conçu en si peu de temps.
- L’annonce de la guérison de sa femme le figea; il resta stupéfait pendant un long moment avant de fondre en larmes.
- Elle le regarda d’un air stupéfait, puis lui répondit : « Bien sûr que je veux t’épouser! »
Stupéfaire, verbe critiqué
C’est l’emploi de stupéfait pour stupéfié qui a mené à la formation du verbe stupéfaire, à la fin du XVIIIe siècle, dont le sens est « étonner, frapper de stupeur ».
Ce verbe, d’un emploi rare et littéraire, ne se rencontre qu’à la troisième personne du singulier du présent de l’indicatif et aux temps composés (il stupéfait, j’ai stupéfait, nous aurions stupéfait, etc.).
D’ailleurs, plusieurs grammairiens et lexicographes ne reconnaissent pas l’existence de ce verbe. On emploiera ainsi de préférence le verbe stupéfier dans le même sens.
- Son audace a stupéfié son enseignante. (plutôt que : Son audace a stupéfait son enseignante.)
- Nous l’aurions stupéfié si nous avions remporté cette épreuve. (plutôt que : Nous l’aurions stupéfait si nous avions remporté cette épreuve.)