L’asyndète et la parataxe
L’asyndète et la parataxe sont des procédés stylistiques qui consistent à juxtaposer des éléments du discours sans établir clairement par la syntaxe les rapports logiques qui existent entre eux. Elles servent notamment à donner à l’énoncé ou au discours un rythme plus vif et plus de force au lien logique non explicité, que le lecteur ou la lectrice doit rétablir.
Ces figures de style sont le résultat d’une juxtaposition volontaire de groupes de mots, de propositions ou de phrases pour lesquelles les liens logiques les unissant ne sont pas marqués par des coordonnants ou des subordonnants.
La parataxe, rapport implicite
Il n’est pas facile de départager l’asyndète de la parataxe, et les définitions varient d’une auteure ou d’un auteur à l’autre. Pour plusieurs, la parataxe est un procédé qui consiste à juxtaposer des propositions ou des phrases entre lesquelles le rapport de subordination ou d’enchaînementSelon les rectifications de l’orthographe, on peut aussi écrire : enchainement. est implicite.
- L’orage éclatait. La pluie tombait en rayons blancs. Les carreaux pleuraient comme des yeux. De petites gouttes jaillissaient par les fentes des croisées. Dehors le cheval courbait la tête. (Jules Renard)
- Il ne faut pas blaguer les amis : c’est encore ce qu’on a de mieux. (Jules Renard)
L’asyndète, omission systématique
L’asyndète serait un cas spécifique de parataxe, car elle impliquerait l’absence de mots marquant la coordination et la subordination d’éléments voisins dans le discours. Il y aurait omission systématique d’outils de liaison entre des groupes de mots, des propositions ou des phrases entre lesquels existe un rapport logique.
- J’irai par la forêt, [et] j’irai par la montagne.
[car] Je ne puis demeurer loin de toi plus longtemps. (Hugo) - La pleine lune éclairait d’une lueur vive et blafarde tout l’horizon, [et] rendait plus visible la pâle désolation des champs. (Maupassant)
- Mais cette manie de lecture lui était odieuse, [car] il ne savait pas lire lui-même. (Stendhal)