La parenthèse
Dans la langue littéraire, la parenthèse est un procédé qui consiste à interrompre de façon provisoire la construction d’une phrase afin d’ajouter un élément accessoire (groupe de mots, phrase) au propos principal.
La parenthèse est une figure qui permet notamment d’introduire une explication, une description, une précision ou un commentaire au récit; elle a aussi pour effet de mettre l’accent sur cet élément et de créer un lien entre le narrateur et le lecteur ou la lectrice.
En général, l’élément accessoire dans la parenthèse est autonome, c’est-à-dire qu’il est introduit sans lien syntaxique ou logique avec ce qui précède et ce qui suit.
À l’écrit, il est généralement délimité par des signes typographiques comme la virgule double, les tirets ou les parenthèses.
Le terme enchâssement est parfois aussi employé pour désigner ce procédé.
- Sa fortune était sinon faite, on ne faisait pas sa fortune auprès du roi, mais sa position assurée. (Alexandre Dumas)
- Ç’a été facile – elle est bien entraînée depuis longtemps – de se retrouver seule comme avant. (Nathalie Sarraute)
- Plénitude n’est pas le nom pour une fille de cet âge (disons quatorze ans), et pourtant elle donnait tout de suite, cette enfant, une impression de plein. (Pascal Laîné)
- Je les adore, dit-elle, mais (elle hocha la tête d’un air grave) je suis trop bien élevée pour manger des raisins volés. (Marcel Pagnol)
L’épiphrase et la parembole
Plusieurs auteurs ou auteures considèrent l’épiphrase et la parembole comme des variantes de la parenthèse.
Toutefois, ces autres figures sont généralement employées pour désigner plus particulièrement une parenthèse à l’intérieur de laquelle le narrateur dévoile une réflexion ou un commentaire. On les compare souvent à l’aparté employé au théâtre.
- L’un d’eux il en a une drôle de tirelire avec son cou démesuré portait un chapeau de feutre… ce que ça a l’air prétentieux! (R. Queneau)
- Je vous le pardonne. Mais que le pardon est vain! (Montherlant)
L’épiphrase peut aussi être définie, selon les ouvrages, comme une réflexion-commentaire portant sur le thème développé et située à la fin d’un discours qui semblait être terminé, afin d’exprimer des idées accessoires, mais complémentaires.
- Pour qui venge son père il n’est point de forfaits,
Et c’est vendre son sang que se rendre aux bienfaits. (Corneille) - […] Le galant en eût fait volontiers un repas :
Mais comme il n’y pouvait atteindre :
Ils sont trop verts, dit-il, et bons pour des goujats.
Fit-il pas mieux que de se plaindre? (La Fontaine)