Le verbe serrer
Le verbe serrer s’entend encore couramment au Québec dans plusieurs emplois qui ont en commun l’idée de mettre ou de remettre une chose à sa place, à l’abri ou en lieu sûr. Ces emplois s’observant plutôt à l’oral qu’à l’écrit, on pourra, dans ce dernier cas, remplacer serrer par un mot équivalent de registre neutre.
Évolution de serrer
AttestéSe dit d’un mot ou d’un groupe de mots tiré d’un texte et qui sert d’exemple pour prouver qu’il était utilisé à un moment donné, dans un lieu donné. dès les débuts de la Nouvelle-France, le verbe serrer était tout à fait courant en France à la même époque, dans le sens énoncé plus haut. Ce n’est que plus tard qu’il a été peu à peu remplacé, dans la langue générale, par le verbe ranger, sauf dans certains parlers régionaux en France, où il a continué de vivre un peu plus longtemps. Depuis le XXe siècle toutefois, les dictionnaires marquent ce sens du mot comme « vieux » ou « vieilli », statut qu’il a aujourd’hui un peu partout en France.
Emploi au Québec
Au Québec, si serrer n’est pas perçu aujourd’hui comme familier, on constate néanmoins qu’il est surtout usité à l’oral, alors qu’à l’écrit on lui préféreraSelon les rectifications de l’orthographe, on peut aussi écrire : préfèrera. souvent un synonyme plus neutre comme ranger, ou encore, selon le contexte, mettre de côté, mettre à l’abri, remiser, entreposer, remettre à sa place ou économiser, épargner.
- Je te demande de serrer tes livres quand tu as fini tes devoirs. (ou : ranger, remettre à leur place)
- Déjà juin et je n’ai pas encore serré les habits de neige des enfants. (ou : rangé)
- Avant de partir en voyage, prenez soin de ranger vos papiers importants en lieu sûr. (ou : mettre; plutôt que : serrer)
- Des études révèlent que les jeunes mettent de plus en plus fréquemment de l’argent de côté pour leur retraite. (ou : épargnent, économisent de l’argent; plutôt que : serrent de l’argent)
- Voici quelques conseils si vous décidez de remiser votre voiture pour l’hiver. (plutôt que : serrer)