Emploi et sens de ouïr et de oyez
Oyez, oyez, braves gens! peut-on entendre ici et là, dans des contextes rappelant le Moyen Âge et la Renaissance. Mais d’où vient cette expression?
Oyez employé dans une interpellation
Oyez est une forme conjuguée du verbe ouïr, qui signifie « entendre ». Il s’agit en fait de la deuxième personne du pluriel de l’impératif présent, d’où son emploi pour interpeller la foule sur les places publiques d’autrefois.
Avec l’intérêt pour l’époque médiévale, l’interpellation oyez est souvent entendue lors de spectacles et elle est parfois incorrectement orthographiée oyé. Or, la forme oyé, que l’on pourrait associer à un participe passé, n’a jamais existé en français.
- Oyez, honnêtes gens! (et non : Oyé, honnêtes gens!)
Ouïr
Quant au verbe ouïr, de conjugaison irrégulière et difficile, il ne s’emploie plus de nos jours qu’à l’infinitif, au participe passé (ouï, ouïs, ouïe, ouïes), à certains temps composés, généralement suivi de verbes à l’infinitif comme dire, parler ou raconter, ainsi qu’à l’impératif. Néanmoins, son utilisation demeure limitée à des contextes recherchés, à une manière de plaisanter ou pour tenter de reproduire le langage d’une autre époque.
- Ouïr un bon orateur est un plaisir.
- Les propos de Marc ont été ouïs par des personnes indiscrètes.
- Sabrina avait ouï dire que tu publiais ton roman cet été.
Ouï-dire
Ouïr survit aussi en français dans le nom masculin invariable ouï-dire, qui signifie « rumeur, bruits qui courent » et dans l’expression par ouï-dire, dont le sens est « selon la rumeur, par les bruits qui courent ».
- Je ne supporte pas que des ouï-dire courent à mon sujet.
- Ce sont des ouï-dire qui n’ont aucun fondement.
- Il ne faut pas croire tout ce que l’on apprend par ouï-dire.