
Appellations de personnes en ‑esse
Certaines appellations de personnes ont un féminin en ‑esse. Ce suffixe est issu du latin ‑issa et n’est plus productif de nos jours.
Féminin de noms de dignitaires
Le suffixe ‑esse a entre autres servi à former les féminins de noms de dignitaires.
Nom masculin | Nom féminin |
---|---|
un abbé | une abbesse |
un comte | une comtesse |
un diacre | une diaconesse |
un prince | une princesse |
Désignation de l’épouse d’un homme exerçant une fonction : emploi vieilli
Le suffixe ‑esse a également permis de former des appellations servant à désigner l’épouse d’un homme exerçant une certaine fonction. Ces emplois sont aujourd’hui vieillis.
De plus, au Québec, le fait même de réserver une appellation de personne pour désigner une femme selon la fonction de son mari, plutôt qu’une femme occupant elle-même la fonction, disparaîtSelon les rectifications de l’orthographe, on peut aussi écrire : disparait..
Nom masculin, au sens de « homme qui occupe telle fonction » | Nom féminin désuet, au sens de « épouse d’un homme qui occupe telle fonction » | Nom féminin usité, au sens de « femme qui occupe telle fonction » |
---|---|---|
un maire | une mairesse | une mairesse ou une maire |
un ministre | une ministresse | une ministre |
un notaire | une notairesse | une notaire |
Appellations perçues comme désuètes ou péjoratives
Certaines appellations féminines en ‑esse sont perçues comme désuètes ou péjoratives et sont remplacées par des formes épicènes utilisées au féminin (comme peintre) ou par des formes en ‑eure (comme docteure). L’appellation doctoresse, toutefois, est encore vivante, principalement en Suisse.
Nom masculin | Nom féminin en ‑esse désuet | Nom épicène au féminin ou nom en ‑eure |
---|---|---|
un peintre | une peintresse | une peintre |
un poète | une poétesse | une poète |
un docteur | une doctoresse | une docteure |
Appellations du domaine juridique
D’autres appellations désignent des femmes qui participent à un acte juridique. On note toutefois qu’à ces formes en ‑esse correspondent, dans la langue courante, d’autres formes en ‑euse, qui ont parfois un sens différent.
Nom masculin, dans la langue juridique ou courante | Nom féminin, dans la langue juridique | Nom féminin, dans la langue courante |
---|---|---|
un acquéreur | une acquéresse | une acquéreuse (d’un tableau) |
un bailleur | une bailleresse | une bailleuse (de fonds) |
un défendeur [à ne pas confondre avec défenseur] | une défenderesse [à ne pas confondre avec défenseuse] | — |
un demandeur | une demanderesse | une demandeuse (d’emploi) |
un vendeur | une venderesse | une vendeuse (au détail) |
Appellations en ‑esse en coexistence avec une autre appellation au féminin
Certains noms féminins en ‑esse de la langue courante ont également un usage en parallèle avec un nom épicène utilisé au féminin, les deux formes étant correctes.
Nom masculin | Nom féminin en ‑esse | Nom féminin plus récent |
---|---|---|
un contremaître | une contremaîtresse | une contremaître |
un maire | une mairesse | une maire |
un maître d’œuvre | une maîtresse d’œuvre | une maître d’œuvre |
Autres appellations en ‑esse
Enfin, le suffixe ‑esse ne sert pas seulement à former des noms de fonctions, de professions, etc. Il entre dans diverses désignations au féminin.
Nom masculin | Nom féminin |
---|---|
un diable | une diablesse |
un ogre | une ogresse |
un Suisse | une Suissesse [la forme épicène (une) Suisse est aujourd’hui plus courante] |
un traître | une traîtresse |