Madame la mairesse
Au Québec, le choix de l’appellation au féminin pour désigner celle qui occupe la fonction de maire s’est fixé sur mairesse.
Usage au Québec
L’emploi de mairesse pour désigner « l’épouse de » et non « la femme qui possède le titre » n’a cessé de décroîtreSelon les rectifications de l’orthographe, on peut aussi écrire : décroitre. depuis quelques décennies; aujourd’hui, la mairesse n’est plus l’épouse du maire. Cet usage est vieilli ou familier.
Au Québec, le fait même de réserver une appellation de personne pour désigner une femme selon le poste de son mari, plutôt qu’une femme occupant elle-même la fonction, disparaîtSelon les rectifications de l’orthographe, on peut aussi écrire : disparait.. C’est ce que l’on observe aussi dans le cas de ambassadrice, désignant non pas l’épouse d’un ambassadeur (comme l’indiquent certains dictionnaires), mais bien la diplomate.
Les dictionnaires québécois consignent une mairesse pour désigner la femme qui est élue à la direction d’une administration municipale, tout en relevant aussi l’emploi de l’épicène maire (une maire).
La position de l’Office québécois de la langue française correspond d’ailleurs à ce constat : l’organisme privilégie en effet l’usage de mairesse, forme régulière (au sens de « qui suit la règle »), mais accepte l’emploi de une maire.
Usage en Europe francophone
Pour leur part, les ouvrages européens indiquent que l’appellation mairesse peut désigner soit la femme du maire (non pas sans réserves quant à un usage vieilli ou par plaisanterie), soit la femme qui occupe elle-même le poste à la mairie (même si cet usage est parfois marqué comme rare, en France).
En ce qui concerne le nom maire, ces ouvrages mentionnent qu’il est soit strictement masculin (madame le maire), soit épicène (madame la maire).
Malgré cela, la forme épicène commence à se répandre en France dans le monde municipal. En Belgique, les deux appellations, la mairesse et la maire, sont admises.
Signalons par ailleurs que le terme bourgmestre, qui désigne l’équivalent de la fonction de maire, notamment en Belgique et en Suisse, est de plus en plus attesté dans sa forme épicène (le ou la bourgmestre).
Appellations au féminin en politique
Il est permis de croire que le nombre grandissant d’élues à la direction des administrations municipales contribue à fixer un usage prédominant pour ces titres de fonction au féminin. Dans le domaine de la politique, comme dans bien d’autres, le choix des appellations féminines relève souvent de considérations à la fois linguistiques et sociologiques.
À ce propos, rappelons que le Québec a depuis longtemps adopté les appellations féminines de fonction comme la députée, la première ministre, la chef de cabinet (ou, plus rarement, la cheffe de cabinet), la sénatrice, la gouverneure générale, etc.